Brazzaville va-t-il libérer le général Jean-Marie Michel Mokoko ?

L’hypothèse paraît peu probable, au lendemain de la déclaration du Groupe de travail sur la détention arbitraire, un organisme placé sous la tutelle du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Le gouvernement reste ferme. « Les droits de la défense ont été respectés : M. Mokoko a saisi les juridictions congolaises et a fait un pourvoi en cassation. Aujourd’hui, cette affaire est définitivement jugée et ne peut faire l’objet d’une intervention extérieure. On nous reproche de nous être immiscés dans le processus judiciaire et, paradoxalement, cette instance qui nous condamne nous demande de violer la loi une dernière fois en libérant le général Mokoko. Nous le contestons ! », a déclaré le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla.

Dans un « avis » adopté le 23 août 2018, les experts onusiens qualifient la détention de l’ancien chef d’état-major d’« arbitraire ».

Selon les arguments de sa défense, Jean-Marie Michel Mokoko avait été assigné à domicile du 4 avril 2016 – soit quelques semaines après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, à laquelle il était candidat – au 16 juin suivant. Le groupe d’experts associe cette assignation à domicile à une « privation de liberté » dans la mesure où celle-ci aurait « interdit toute entrée et sortie » de l’opposant. Et le comité d’ajouter que cette privation de liberté devait s’inscrire dans un « cadre légal ».

Les experts de l’ONU ont en effet demandé au gouvernement congolais de procéder à « libération immédiate » de Jean-Marie Michel Mokoko.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville