Congo : Thierry Moungalla flingue les évêques catholiques

Le ministre congolais de la Communication, Thierry Moungalla a tiré à boulets rouges sur les onze évêques congolais, signataires de la déclaration qui fustigent dans des mots très durs la corruption qui gangrène le Congo, reprochant à la Constitution de 2015 d'être à «l'origine du mal congolais ». Pour le porte-parole du gouvernement, l'Eglise sort de son rôle en envoyant un message qu'il qualifie de « politique ».

«Je ne sais pas en quoi l'adoption d'une nouvelle Constitution par le peuple le 25 octobre 2015 a un rapport avec la crise socio-économique que nous vivons. Je voudrais qu'on fasse le lien. Est-ce qu'avec l'ancienne Constitution, celle de 2002, on aurait pu enrayer la chute brutale des prix du baril de pétrole? Je m'interroge sur la cohérence des évêques à ce sujet. Deuxièmement, je ne vois pas en quoi, l'organisation d'un dialogue politique alors que les institutions fonctionnent normalement, que le gouvernement est à la tâche, que le président de la République préside, je ne vois pas l'objet contenu et les finalités d'un éventuel dialogue qui serait organisé pour régler une situation qui n'est pas une situation d'ordre politique, mais une situation d'ordre socio-économique, je considère que l'Eglise catholique, comme l'ensemble des cultes dans notre pays, devraient plutôt faire que ce mauvais moment, douloureux pour la population, puisse passer avec le moins de dégâts sociaux possibles. Et je crois qu'elle sort de son rôle quand elle décide de se substituer à l'opposition pour envoyer un message politicien à l'opinion nationale et internationale », a réagi le porte-parole du gouvernement congolais sur RFI.

On rappelle que dans le texte paru jeudi dernier, l'Eglise catholique se disait très inquiète de la situation socio-économique du pays, reprochant à la Constitution de 2015 d'être à « l'origine du mal congolais ».

Les évêques congolais suggéraient l'organisation d'un dialogue politique pour aboutir à un « modèle politique et institutionnel consensuel » sans oublier « la libération de tous les prisonniers politiques ».

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville