Congo : Bruno Le Maire quitte Brazzaville sans tête-à-tête avec Denis Sassou Nguesso

Cela peut paraître surprenant pour être souligné. Présent à Brazzaville pour la réunion des ministres des Finances de la zone Franc, c'est-à-dire des ministres de l'UEMOA, de la CEMAC et des Comores à Brazzaville, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire s'est entretenu avec le Premier ministre congolais, Clément Mouamba et son homologue Calixte Nganongo. Il n'a pas été reçu par le président congolais, Denis Sassou Nguesso.

Dans l'entourage de Bruno Le Maire, on pensait pourtant ce tête-à-tête possible dans l'après-midi. Mais contrairement au 13 décembre 2017, le numéro un Congolais n'a pas souhaité voir Bruno Le Maire, selon RFI.

A Clément Mouamba, Bruno Le Maire a rappelé l'urgence de finances saines, de mettre un terme à la corruption et de faire les réformes nécessaires pour la mise en place d'un programme du FMI. Donc faire de très, très gros efforts.

Avec une dette énorme de 120% du PIB dont une part conséquence à l'égard de la Chine, une corruption endémique, Paris et Washington, à ce jour, ne peuvent même pas jouer les pompiers.

Denis Sassou-Nguesso doit demander aux Chinois l'effacement d'une partie de sa dette.

Les montages financiers opaques, les mensonges, dans les années 2000, du Congo pour cacher l'ampleur de sa dette ne forcent pas à l'optimisme. Et l'appel de Brazzaville aujourd'hui a dû mal à franchir la Seine.

Quoi qu'il en soit, la réunion de Brazzaville a permis aux ministres de la zone franc d'adopter deux plans d'action de lutte contre le financement du terrorisme et les flux financiers illicites.

La France a saisi cette occasion pour annoncer une aide conditionnée en faveur du Congo à hauteur de 135 millions d'euros.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville