Congo – Majorité présidentielle : Rentrée politique sur fond de «traque contre les pilleurs de fonds publics »

La famille politique proche du chef de l’État congolais a effectué sa rentrée politique le 4 avril à Brazzaville. Dans une déclaration rendue publique, les partis de la majorité ont émis le vœu de voir tous les délinquants économiques, empêtrés dans le vol des deniers publics et autres antivaleurs, être traduits en justice afin qu’ils répondent de leurs actes. De même, ils demandent le rapatriement des fonds spoliés à l'État congolais et planqués à l'étranger. D'aucuns attendent que les partis et associations de la majorité, PCT en tête, fournisse la liste des détenteurs desdits fonds.

Voici le texte intégral de la déclaration.

« DECLARATION DE LA MAJORITE PRESIDENTIELLE RELATIVE À LA LUTTE CONTRE LES ANTIVALEURS

Dans son message sur l’Etat de la Nation devant le Parlement réuni en congrès, le 30 Décembre 2017, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Denis SASSOU-N’GUESSO, a réitéré ses propos sur la rupture et la lutte contre les antivaleurs. Ce faisant, il a affirmé qu’il s’agit de la primauté du droit et de la justice sur l’arbitraire et l’impunité. Ce postulat, qui renvoie à l’application du principe de la sanction, est une invite à la nécessité d’éduquer, de redresser et de réprimer lorsque les faits l’exigent.

Ces propos qui, comme chacun le sait, ont été tenus dans un contexte socio-économique et politico-sécuritaire préoccupant, ont reçu un large écho et un soutien indéfectible dans l’opinion nationale qui en attend des résultats concrets.

Réunis ce jour 4 Avril 2018, au Palais des Congrès de Brazzaville, les Partis de la Majorité Présidentielle se félicitent de l’impulsion nouvelle donnée par le Chef de l’État à cette lutte pour la normalisation des mœurs dans la gestion des affaires publiques.

Les Partis de la Majorité Présidentielle soutiennent sans réserve les prescriptions du Chef de l’État et sont déterminés à accompagner cette entreprise salutaire de redressement de notre pays.

De même, les Partis de la Majorité Présidentielle apportent leur soutien indéfectible aux démarches entreprises par le Gouvernement auprès du Fonds Monétaire International (FMI) en ce qu’elles participent de la bonne gouvernance et visent à trouver les voies et moyens devant permettre à notre pays de sortir de la crise économico-financière actuelle.

Les Partis de la Majorité Présidentielle estiment qu’il appartient aux Institutions impliquées dans la répression de la corruption, la concussion, la fraude, le trafic d’influence, le vol, le laxisme et autres comportements blâmables de prendre leur responsabilité.

Les Partis de la Majorité Présidentielle sont convaincus que la rupture annoncée par le Chef de l’État n’est pas un vain mot, encore moins un simple slogan, mais un mot d’ordre, une remise en état de fonctionnement de notre pays, en privilégiant la norme juridique et en sanctionnant avec fermeté l’incivisme et les comportements déviants.

Les Partis de la Majorité Présidentielle appellent leurs adhérents et toutes les forces vives de la Nation à soutenir les directives et les instructions du Chef de l’État, pour que les Institutions de la République les traduisent, sans délai et sans faille, en actions concrètes de lutte contre les antivaleurs.

Les Partis de la Majorité Présidentielle se félicitent des décisions prises par le Conseil Supérieur de la Magistrature, sous l’autorité du Président de la République et consentent que notre Justice doit jouer son rôle avec abnégation.

Les Partis de la Majorité Présidentielle invitent le Gouvernement et la Justice à réprimer toute personne, sans distinction aucune, quels que soient son rang et sa sensibilité politique, coupables d’avoir commis des faits répréhensibles dans l’exercice de ses responsabilités, à n’importe quel échelon de la hiérarchie sociale, économique et administrative et à l’écarter de toute gestion de la chose publique.

Enfin, les Partis de la Majorité Présidentielle demandent aux Institutions de la République d’entreprendre toute action nécessaire destinée à faire rapatrier tout produit de corruption, de vol et de fraude placé en dehors du pays.

Fait à Brazzaville, le 04 Avril 2018

LES PARTIS DE LA MAJORITE PRESIDENTIELLE »

Transcription : Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville