Congo – Parlement : Les sénateurs tranchent sur leur relation conflictuelle avec l'assemblée nationale

L'assemblée nationale et le sénat congolais sont en session ordinaire budgétaire. Au nombre des affaires inscrites de part et d'autre, il y a le projet du règlement intérieur du parlement réunis en congrès. Un congrès dont la préséance a toujours été pomme de discorde entre les deux institutions.

Se faire violence en refrénant son ego, c'est à tout le moins ce qu'a laissé entendre le président du Sénat, Pierre Ngolo, en indiquant le 11 novembre à Brazzaville, à l’occasion de la première session ordinaire budgétaire, que le sénat travaillera sur le projet de règlement intérieur du parlement réuni en congrès déjà examiné par l’assemblée nationale tout en mettant de côté celui préparé par le Sénat. 

Pierre Ngolo a ainsi interpellé les sénateurs de ne pas mettre en avant l’individu mais plutôt privilégier les principes et la République.

Cette décision, le président du sénat l'a prise afin de mettre un terme à une situation de conflit qui perdure depuis près de 15 ans entre le Sénat et l’assemblée nationale sur la présidence de la séance du parlement réuni en congrès.

Il a expliqué que, de l’année 1992 à 1997, l’assemblée nationale du Congo était régie par un règlement intérieur lu et approuvé par les deux chambres de l’institution. Or, depuis 2002, le parlementarisme bicaméral n’a plus fonctionné selon des textes susceptibles de donner plein pouvoir à l’institution.

« L’absence prolongée du règlement intérieur du parlement réuni en congrès a conduit le Sénat et l’assemblée nationale à ne plus pratiquer leurs exercices de commun accord. Ce qui a engendré des situations malencontreuses susceptibles de constituer un frein à l’évolution de l’institution », a précisé Pierre Ngolo.

Le ministre des Affaires  foncières du domaine public et des relations avec le parlement, Pierre Mabiala a pour sa part évoqué la double navette causée par un texte examiné en deux modules, d’abord par l’assemblée puis par le Sénat. Pourtant, les deux chambres devraient adopter une démarche commune après examen des textes avant de les déférer devant l’assemblée nationale.

Bertrand BOUKAKA/les Échos du Congo-Brazzaville