S'il n'était pas connu pour les excès de langage qui bien souvent le caractérisent, son prédécesseur l'aurait trouvé discourtois. Égal à lui-même, avec le verbatim qui est le sien, le nouveau ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Pierre Mabiala, a promis mettre de l’ordre dans la "Maison" comme si Aimé Emmanuel Yoka n'y avait laissé que du désordre.
À l'issue de la cérémonie de passation de consignes avec son prédécesseur le 04 mai, Pierre Mabiala a dit : « Je ne vous décevrai pas parce que j’ai le devoir de vous honorer. J'ai aussi l’obligation des résultats vis-à-vis du chef de l’État ».
Connu pour son franc parlé avec parfois un demi mot de plus presque dérangeant, le nouveau ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des Peuples Autochtones n’est pas allé par quatre chemins pour déballer sa feuille de route qui sera du reste marquée par la rigueur. Il entend débarrasser ce ministère de tous les défauts notamment la corruption stigmatisée par le ministre sortant, Aimé Emmanuel Yoka dans son mot de circonstance.
« La corruption, c’est ce que le chef de l’État appelle des ''antivaleurs'' qui sont ni plus ni moins des violations, des transgressions à la loi et qui doivent être sanctionnées selon les dispositions prévues par les lois elles-mêmes. Et comme nous sommes dans un État de droit, c’est donc la justice qui fonde notre État. À ce moment-là, il nous faut une justice non seulement équitable, mais forte », a ajouté Pierre Mabiala.
Pour le ministre, une justice n’est forte que lorsqu’elle est débarrassée des ''antivaleurs'' et lorsqu’elle est distribuée par des acteurs honnêtes qui ne peuvent céder à la corruption. « La justice ne peut être à la fois un foyer d’antivaleurs et de réparations des préjudices qui sont commis ici et là. Il faut imprimer sinon imposer l’ordre dans la "Maison". Et pour ce faire, il suffit que tous nous respections les règles de la loi. Nous avons besoin des amis qui travaillent à observer la loi de la manière la plus stricte, avoir une justice qui protège les droits humains » a-t-il poursuivi.
Pierre Mabiala est aussi revenu sur certaines mesures prises par le chef de l’État en faveur des Congolais concernant la gratuité des pièces d’état civil tels les casiers judiciaires, les certificats de nationalité et autres et qui sont aujourd’hui l’objet de plusieurs tracasseries. « Cet état de choses ne va pas survivre longtemps. Nous allons emboîter votre pas à la quatrième vitesse », a-t-il conclu.
Après cette adresse, les deux ministres ont suivi la lecture de la signature du procès-verbal de passation de service transférant les éléments de compétence au ministre entrant.
Benoît BIKINDOU