Le discours de Henri Ossebi à la 219e Session du Conseil Exécutif de l’UNESCO

La rédaction des Echos du Congo-Brazzaville diffuse le discours intégral de l’Ambassadeur du Congo auprès de l’UNESCO, S.E.M Henri Ossebi, lors de la 219e session du Conseil Exécutif de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.

Madame la Présidente du Conseil Exécutif,

Madame la Présidente de la Conférence Générale,

Madame la Directrice Générale,

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Le Congo se réjouit de prendre part aux travaux de cette 219èmesession du Conseil Exécutif de notre Organisation. Avant tout propos, je voudrais vous saluer et vous féliciter, Mme Vera El Khoury Lacoeuilhe, ainsi que toute votre équipe, pour la bonne préparation des travaux de cette session. Je félicite également Madame Nathalie Rosette-Cazel, et son équipe pour la bonne conduite des travaux du Groupe Préparatoire.

Le Congo souscrit au discours du Groupe V (a), présenté à cette session par le Botswana, tout en témoignant, solennellement et du fond du cœur, sa solidarité agissante avec le peuple frère de Haïti, en ces moments douloureux qu’il traverse.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Les travaux de cette session se tiennent à un moment crucial de la situation mondiale : celui où, les enjeux liés à la paix, à la préservation du multilatéralisme et à la poursuite des « Objectifs du Millénaire », interpellent, avec une acuité particulière, le mandat de l’UNESCO.

Permettez-moi donc, Mme la Directrice Générale, de vous féliciter pour la pertinence du rapport sur la mise en œuvre du C/5, rapport qui figure au point 4 de l’ordre du jour. Ce, en ce qu’il met, de façon précise, l’accent sur l’exécution du mandat de l’UNESCO, dans toutes ses composantes sectorielles.

A propos du rapport sur l’exécution du programme 2022-2023, le Congo, qui entretient, avec l’UNESCO, à travers son bureau de Brazzaville, une coopération multisectorielle féconde et dynamique, le Congo disais-je, prend bonne note de l’innovation consistant à présenter désormais les résultats par rapport aux 4 objectifs stratégiques de la Stratégie 2022-2029, au lieu d’une présentation des résultats axés sur la structure des secteurs de l’Organisation.

Nous apprécions et soulignons notamment le niveau spectaculaire d’accroissement des contributions volontaires des Etats membres, ainsi que les efforts entrepris, sous votre autorité Madame la Directrice Générale, pour doper significativement le budget intégré, aujourd’hui en augmentation de 25% par rapport au biennium précédent. Budget dans lequel, à notre grande satisfaction, la part consacrée à la « Priorité Afrique » est de 27%. Nous saluons la générosité de ces Etats donateurs, parmi lesquels, notamment les US, dont le retour dans la grande famille de l’UNESCO nous réjouit particulièrement.

Au vu de cette embellie financière, nous exhortons donc, le Secrétariat à tout mettre en œuvre pour s’engager dans un effort constant d’amélioration et du contrôle de ces ressources financières nouvelles, devant permettre à l’UNESCO de jouer pleinement son rôle spécifique, sur la base de ses programmes prioritaires.

Parmi ces améliorations, je voudrais également souligner l’innovation apportée dans le 41C/5, à travers la présentation synthétique intitulée « l’UNESCO en quelques faits et chiffres ». Avec cette présentation, les données sur le personnel, sur les bureaux hors siège, ainsi que les différents réseaux de la famille UNESCO, cristallisent un effort réel, visant à doter désormais les Etats membres d’un tableau de bord référentiel.

S’agissant de l’objectif stratégique numéro 1, intitulé « Investir dans l’éducation pour transformer des vies », le Congo se réjouit de constater que les préoccupations de l’UNESCO rejoignent celles du Président de la République Son Excellence Denis Sassou-N’Guesso, sur l’importance du capital humain, pour l’atteinte des « Objectifs du Millénaire », avec l’ambition de consacrer désormais 25% du budget de l’État à l’éducation nationale, à la recherche scientifique ainsi qu’à la formation des formateurs.

S’agissant de l’objectif stratégique numéro 2 intitulé « Réconcilier l’humanité et la nature », nous constatons également, une forte cohérence entre la vision de l’UNESCO et les efforts déployés par mon pays. C’est en effet le sens de la tenue à Brazzaville, en octobre 2023, du « Sommet des trois bassins forestiers du Monde » et le lancement concomitant, avec le soutien de l’Union Africaine, de « la Décennie Mondiale de l’afforestation ».

Pour conclure,

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Nous vivons aujourd’hui dans un monde de plus en plus incandescent, au sein duquel, le concept même de « Communauté Internationale » perd de plus en plus sa pertinence. Cette érosion tendancielle des valeurs du « vivre ensemble » nous interpelle tous. Nous pensons donc, que, à l’horizon de la tenue annoncée du « Sommet de l’Avenir », l’UNESCO doit, conformément aux « fondamentaux » de sa Charte, aujourd’hui encore plus qu’hier, ouvrir des nouveaux chantiers d’édification de la paix, et de consolidation du multilatéralisme.

Car, comme l'a dit Tom Friedman, « le monde est devenu une surface plane, et la meilleure façon de le gérer sous cette nouvelle forme consiste à établir des réseaux horizontaux destinés à créer de nouvelles connections entre experts ».

Ainsi, pensons-nous, la notion de « Communauté Terrestre », chère à un éminent penseur Africain contemporain, pourrait véritablement « faire sens ».

Je vous remercie pour votre aimable attention.

Les Echos du Congo-Brazzaville