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Congo : L’interminable descente aux enfers de l’UPADS, le parti de Pascal Lissouba

La nouvelle crise de gouvernance qui secoue l'Union panafricaine pour la démocratie sociale, (l’UPADS), parti politique congolais créé par Pascal Lissouba, ancien président de la République du Congo, risque de transformer le principal parti de l’opposition Congolaise en un parti résiduel, incapable de peser sur le cours des événements. Réduit à la portion congrue depuis des années et secoué par des querelles internes inédites, il n’en finit pas de se déchirer comme un drap de pauvre. Les mots sont violents contre Pascal Tsaty Mabiala, député de Loudima depuis 1992 et premier secrétaire de l'UPADS. Certains parlent de trahison, de honte, des rapports incestueux avec le parti au pouvoir (PCT), de gestion scabreuse et artisanale du Parti. D'autres y voient le manque réel de volonté politique de la part du premier secrétaire qui impose son agenda politique à la volonté du parti pour s’éterniser à la tête de l’UPADS. Le risque d'implosion du parti de Pascal Lissouba est réel. Un nouveau courant baptisé «Esprit U.pa.d.s» a vu le jour depuis janvier 2024 et dirigé par Noël Diambou, conseiller municipal de Pointe-Noire, deuxième vice-président de la coordination départementale U.pa.d.s de Pointe-Noire.

Pascal Tsaty-Mabiala fut élu premier secrétaire de l’U.pa.d.s, lors du congrès unitaire extraordinaire tenu du 7 au 9 juin 2013, au Palais des congrès de Brazzaville, pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, suivant les textes fondamentaux du parti fondé par le prof Pascal Lissouba. Ce qui suppose qu’en mai ou juin 2017, l’U.pa.d.s allait tenir un congrès, pour renouveler ses instances dirigeantes nationales. Puis, un autre en avril ou mai 2021.

Or, depuis le congrès de 2013, le secrétariat national de l’U.pa.d.s n’a plus penser convoquer de congrès jusqu’à ce jour. Ce qui a amené Noël Diambou, lors de la rencontre de son courant politique, «Esprit U.pa.d.s», à soulever cette question inhérente à la vie démocratique dans toute instance.

Il n’en demeure pas moins vrai que le problème soulevé, celui de la légitimité démocratique de l’actuel premier secrétaire au sein de son parti reste entier. En plus, sans jouir d’une légitimité démocratique, Pascal Tsaty-Mabiala exerce les fonctions de chef de l’opposition politique.

Si les Congolais souhaitent le perfectionnement de leur démocratie, ils ne sauraient continuer à s’accommoder du pouvoir de fait. La légitimité démocratique est une exigence qui s’impose à tous. Autrement, il faut laisser ceux qui sont au pouvoir l’exercer éternellement.

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Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville