Mali – IBK : Président au réveil, prisonnier au coucher

Le président malien, Ibrahim Boubakar Keïta a annoncé sa démission tard dans la nuit de mardi à mercredi. Arrêté par les militaires mutins en fin d’après midi de mercredi, IBK ferme ainsi le ban d’un bras de fer qui l’opposait depuis des mois à la rue malienne qui exigeait son départ.

Après une bande passante annonçant une déclaration en rapport avec la crise sociopolitique, c’est vers deux heures du matin que IBK, est apparu à la télévision nationale, masqué.

D’une voix grave, le désormais ex président a lu son message, annonçant une décision prise sous la contrainte et surtout pour préserver les vies de ses concitoyens.

« Si aujourd'hui il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix ? M'y soumettre, car je ne souhaite qu'aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires », a-t-il dit.

« C'est pourquoi je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment. (...) Et avec toutes les conséquences de droit: la dissolution de l'Assemblée nationale et celle du gouvernement ».

La CEDEAO ainsi que la France condamnent le putsch. Le conseil de sécurité de l’ONU se réuni en urgence mercredi sur le sujet, à la demande de la France et du Niger.

Les chefs de l'État de la CEDEAO doivent se réunir jeudi par visioconférence pour discuter de "la situation au Mali", a annoncé la présidence nigérienne. Déjà, la CEDEAO a isolé le pays et fermé les frontières avec le Mali.

Les maliens qui fêtent « leur libération » dénoncent une ingérence néocolonialiste dictée par Paris.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville