Zimbabwe: L’UA condamne «ce qui apparaît comme un coup d'Etat» et exige le respect de l'ordre constitutionnel

Le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé, président en exercice de l'Union africaine (UA), a dénoncé ce mercredi «ce qui apparaît comme un coup d'Etat» au Zimbabwe, demandant «instamment aux militaires de mettre un terme immédiat à leur action et de se soumettre à la légalité constitutionnelle », précise le communiqué dont une copie est parvenue à notre redaction.

Des officiers ont démenti ce mercredi matin 15 novembre à la télévision publique qu’un coup d’Etat soit en cours au Zimbabwe.

Ce n’est pas «un coup d’Etat militaire », ont-ils assuré.

Plus tôt, des militaires avaient pris possession du siège de la radiotélévision publique ZBC. Les militaires affirment que Robert Mugabe et sa famille étaient sains et saufs, alors que peu avant, l’AFP, citant un témoin, avait rapporté des échanges de tirs nourris près de sa résidence privée.

«Nous ne faisons que viser les criminels qui l’entourent dès que notre mission sera accomplie, nous nous attendons à ce que la situation retourne à la normale », a déclaré un général qui lisait le message.

Pas un coup d’Etat mais tous les ingrédients sont là.

Selon l’agence Reuters, l’armée bloque l’accès aux bâtiments officiels (ministère, Parlement, tribunaux) et plusieurs personnalités, dont le ministre des Finances, Ignatius Chombo, seraient détenues par les militaires. Ce dernier serait un représentant de la « Génération 40 » (G40), une frange plus jeune de membres du parti au pouvoir Zanu-PF, emmenée par la femme du président qui occupe une place importante dans les cercles du pouvoir et entend succéder à son mari à la présidence.

A 93 ans, Robert Mugabe, qui fait face à des critiques concernant la situation économique de son pays, a été investi par son parti pour la présidentielle de 2018.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo Brazzaville