Ils sont sept candidats pour ce débat, prêts à en découdre, des attaques quotidiennes, des sondages inquiétants pour les uns, enthousiasmants pour les autres.
Le premier débat télévisé de la primaire à droite de ce jeudi 13 octobre, sur TF1 à 21 heures, en partenariat avec RTL et Le Figaro, aura lieu dans un contexte extrêmement tendu.
Avant ce grand oral, les principaux prétendants ont donné le ton en s’invectivant sur leurs démêlés judiciaires.
Alors que les sarkozystes tentent d’affaiblir Alain Juppé en rappelant qu’il a été condamné en 2004 dans l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris, le maire de Bordeaux a riposté lourdement, lundi soir: « En matière judiciaire, il vaut mieux avoir un passé qu’un avenir. » Une pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy, mis en examen dans l’affaire Bygmalion pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012 et sous la menace d’un procès.
Nicolas Sarkozy avait lancé, le 5 octobre, sur Radio Classique : « Je fais de la politique depuis trente-cinq ans, je n’ai jamais été une seule fois condamné. »
Pour se démarquer, Bruno Le Maire et François Fillon ont, eux, fait valoir qu’ils n’avaient jamais été concernés par une procédure judiciaire.
De son côté, Jean-François Copé multiplie les accusations contre l’ex-chef de l’État sur le dossier Bygmalion.
Dans ce climat houleux, les sept candidats vont se retrouver pour la première fois depuis le début de la campagne sur le même plateau. L’enjeu est important. D’abord parce que ces joutes télévisées sont souvent très suivies.
En 2011, le premier débat de la primaire du Parti socialiste (PS) avait réuni 4,9 millions de téléspectateurs.
L’image dégagée par les candidats de la droite sera cruciale devant des millions de téléspectateurs. Les organisateurs veulent éviter deux écueils : un débat lénifiant ou une foire d’empoigne incompréhensible.
« C’est la première grande vitrine de la primaire, observe Thierry Solère, président du comité d’organisation. Il faut éviter un pugilat comme aux États-Unis entre le candidat républicain Donald Trump et son adversaire démocrate Hillary Clinton mais avoir un vrai débat démocratique, pas aseptisé, où chacun défend ses propositions. »
Les deux grands thèmes abordés seront l’économie et le régalien. Le débat devrait porter sur le chômage, la sécurité et l’immigration.
Afin de dynamiser les échanges, chaque candidat ne pourra parler plus d’une minute et les concurrents auront le droit de s’interpeller et de répondre.
Benoît BIKINDOU