Bruno Retailleau s’inspire-t-il de Donald Trump ? « Ne venez pas en France, nous n’accepterons rien, c’est la tolérance zéro », a déclaré jeudi à la gare du Nord, à Paris, le ministre français de l’Intérieur. Au total quelque 4 000 forces de l’ordre ont été donc déployées, mercredi 18 et jeudi 19 juin 2025, aux abords des gares et dans les trains, dans le but d’interpeller des « clandestins » à travers cette opération dénommée : « lutte contre l’immigration irrégulière et clandestine ».
Le ministre français de l’Intérieur souhaite envoyer un signal clair : « Ce que je veux dire, c'est que les clandestins ne sont pas les bienvenus en France de la façon la plus ferme et définitive ».
Concrètement, les grandes gares françaises, ainsi que les trains régionaux dans les zones frontalières, ont été les zones les plus visées.
« Vous veillerez à prioriser, dans toutes les gares ferroviaires, les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement être contrôlés après sensibilisation des instances régionales concernées », détaille dans sa note d'instruction le ministre de l'Intérieur.
S’il était encore trop tôt, jeudi en début de soirée, pour connaître les premiers résultats de ce déploiement d’envergure, le ministère français de l’Intérieur, Bruno Retailleau expliquait, dans son instruction aux préfets diffusée le 12 juin dernier qu’une première opération nationale de contrôle a eu lieu les 20 et 21 mai, cette fois dans les bus internationaux à bas coût.
Selon la Place Beauvau, alors que près de 900 bus ont été contrôlés, 759 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés.
Des « résultats significatifs », souligne Bruno Retailleau, dans son instruction.
Les services du Ministère français de l’Intérieur précisent que 245 obligations de quitter le territoire ont été prononcées, ainsi que 34 placements en rétention, et 72 réadmissions.
Avec son initiative, le Ministère français de l’Intérieur s’est attiré les foudres de la CGT et d’associations d’aide aux migrants, qui dénoncent rien de moins que des « rafles », « une opération xénophobe prenant pour bouc émissaire les plus précaires parmi les précaires », « des pratiques qui relèvent du contrôle racial et qui visent seulement les personnes de couleur », « ce qui n'est pas légal ».
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
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