Sénégal – Présidence : Bassirou Diomaye Faye dissout l’Assemblée nationale

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a dissout, le 12 septembre à Dakar au Sénégal, l’Assemblée nationale et a annoncé la tenue des prochaines législatives au 17 novembre prochain, conformément à la constitution fixant les limites soixante (60) jours au moins et quatre-vingt-dix (90) jours au plus après la dissolution.

Cette dissolution vise à clarifier le jeu démocratique et donner une majorité stable afin de gouverner, d’ouvrir la voie à des élections législatives anticipées ayant pour objectif de lui offrir les moyens de dérouler ses réformes sans entraves, répondant aux critiques sur son absence de projet et de vision, selon le président sénégalais.

À ce sujet, l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, a fait savoir que cette dissolution est un soulagement général.

« Nous nous mobiliserons pour demander à nos concitoyens de parachever la victoire du 24 mars en donnant une large majorité à notre régime afin d’avoir les coudées franches pour travailler à l’avènement d’un Sénégal souverain, juste et prospère », a-t-elle indiqué.

Pour le membre de la coalition « Diomaye Président », candidat à la présidentielle 2024, Malick Gackou, cette dissolution est une étape nécessaire pour aligner la majorité parlementaire sur les priorités économiques et sociales du Sénégal, amorcées par l’élection de Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour.

« En choisissant le changement systémique à travers l’élection du Président Bassirou Diomaye Faye au premier tour, le peuple sénégalais a décidé d’amorcer les mutations et transformations pour changer le Sénégal de manière irréversible », a-t-il déclaré.

De son côté, le président du groupe parlementaire de l’opposition Benno bokk yakaar (Bby), Abdou Mbow, a qualifié cette décision de « parjure » et a accusé les nouvelles autorités de vouloir en finir avec la démocratie et installer une dictature».

« En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale en pleine session extraordinaire qu’il a lui-même convoquée et à la veille de la déclaration de politique générale dont il a lui-même fixé la date, le Président de la République vient de commettre un parjure, exécutant en cela, et de manière cynique, les instructions de son Premier ministre »,a-t-il déclaré.

Le Parlement sénégalais était toujours dominé des fidèles de l’ex-président Macky Sall. Le parti, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) de l’actuel président, élu le 24 mars dernier, avec 54 % des suffrages ne comptait que 23 députés sur 165 et une quarantaine, en totalisant ses alliés de la coalition Yewwi Askan.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville