Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye entre en fonction mardi 2 avril, après sa prestation de serment. Depuis son élection et même peu avant, lors de la clôture de la campagne présidentielle, l’homme s’est présenté avec ses deux épouses, Marie et Absa. Une scène jamais vue dans l'espace politique national.
Le Sénégal a deux premières dames, c’est une consécration de la tradition de la polygamie au sommet de l’État.
Méconnues jusque-là, Marie Khone, la première femme qu'il a épousée il y a quinze ans et avec laquelle il a 4 enfants, est originaire du même village que lui. Il s'est marié à la seconde, Absa, il y a un peu plus d'un an.
La polygamie est depuis longtemps sujet à controverse dans ce pays, le Sénégal, composé de plus 90% de musulmans. Mais l'apparition publique de Bassirou Diomaye Faye "BDF" entouré de ses deux épouses a replacé le sujet au cœur des débats, dans les médias, sur les réseaux sociaux et au sein des ménages suscitant diverses réactions.
Cette pratique est "plébiscitée" par beaucoup d'hommes alors que de nombreuses femmes demeurent "méfiantes" sur les principes la régissant.
Nombre de femmes au Sénégal se disent contre cette pratique, qu'elles jugent hypocrite et injuste à leur égard.
Pratique religieuse et traditionnelle répandue au Sénégal notamment dans le monde rural, la polygamie est adoptée par un bon nombre de Sénégalais qui y voient généralement une façon d’élargir leur famille.
La religion musulmane autorise en outre l’homme à épouser jusqu’à quatre femmes s’il en a les moyens.
En réponse à ses détracteurs, le nouveau président sénégalais, lui, assume totalement sa polygamie. "J'ai de beaux enfants parce que j'ai de formidables épouses. Elles sont très belles. Et je rends grâce à Dieu elles sont toujours à fond derrière moi", a-t-il déclaré lors de la campagne présidentielle.
La nouvelle situation au palais présidentiel est totalement inédite. Jusqu’à présent, il n’y avait qu’une seule Première dame. Cela signifie que tout le protocole doit être revu.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville