Dolisie : La route en déroute ?

C'est un constat qui ne surprendra personne, même si les élus n'ont de cesse de rappeler les efforts qu'ils consacrent chaque année au budget des routes. La réalité est là, nous empruntons des routes de plus en plus dégradées. Les quartiers Tahiti et Mangandzi seront bientôt coupés du reste du centre de la capitale de l’or vert.

Après les deux premières pluies tombées sur la ville préfecture du Niari (sud), l'accès dans ces quartiers est devenu un véritable parcours du combattant, ceci sous le regard impuissant des autorités municipales restées silencieuses depuis que ces différentes avenues et ruelles donnant accès à ces quartiers ont commencé à se dégrader.

Les piétons et les véhicules se disputent un chemin boueux et endommagé par les eaux de pluie.

Pourtant, la Mairie de Dolisie dispose bien des engins susceptibles d'être mobilisés pour régler la situation afin de soulager les peines des populations, particulièrement des élèves qui actuellement payent le lourd tribut.

Les chauffeurs des vieux tacos desservant ces quartiers ne prennent plus le risque d'y aller de peur de perdre soit un amortisseur soit une rotule ou encore de voir le moteur prendre de l'eau puis s'étouffer.

Il n'est pas rare de voir quotidiennement les camions benne de la Maire livrer, moyennant recettes, de la latérite aux usagers qui en font la demande.

A quelques mètres du bourbier en direction de Mangandzi, vit un député de la majorité présidentielle, ancien président fédéral du grand parti au pouvoir. Il reste à savoir s'il en fait une préoccupation, bien que n'étant pas élu à Dolisie.

Peut-être qu'il faudrait attendre la veille des élections de 2022 pour voir les autorités locales s'activer pour rechercher les solutions à cet épineux problème d'accès dans les quartiers.

La route est l’outil de mobilité de notre quotidien. Elle assure près de 90 % des déplacements de voyageurs et de transport de marchandises. Elle est malheureusement parfois la scène d’accidents. Et quand ils surviennent sur une route abîmée se pose la question des responsabilités.

La jurisprudence sur ce sujet est déjà pléthorique et cela risque de s’aggraver avec un réseau routier en train de se dégrader. Un constat qui s'aggrave avec la baisse des dotations. L’état de la route ou plus précisément son mauvais état (nids de poule, tranchées, excavations…) peut être à l’origine de dommages.

Le principe est simple : l’État et les collectivités supportent une obligation d’entretien des voies et des routes qui relèvent de leur compétence.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville