Congo – Circulation routière : Un chauffeur de bus roule pied au plancher malgré les protestations des passagers

Des passagers ayant emprunté samedi, un autocar de la société Trans-Bony reliant Brazzaville à Pointe Noire, ont eu la peur de leur vie. Dans les endroits rectilignes, le chauffeur a roulé entre 140 et 155 kilomètres/heure, selon les passagers qui ont unanimement réclamé des sanctions pour ce chauffeur qui a visiblement mis en danger la vie d’autrui.

« Le chauffeur qui a conduit ce jour le bus immatriculé 505 LC 6 de la société ‘’Trans-Bony Voyage’’ sur la ligne Brazzaville-Pointe noire doit être recadré par sa hiérarchie. » Ainsi se sont exprimés de nombreux voyageurs ayant emprunté l’autobus de ladite société qui, parti de Brazzaville, roulait en direction de Pointe-Noire samedi.

Comme s’il avait rendez-vous avec la mort, le conducteur n’a pas hésité à rouler pied au plancher, provoquant l’inconfort des passagers qui ont craint pour leurs vies.

Dans les endroits à la chaussée rectiligne, le chauffeur a atteint des pointes de vitesse allant de 140 à 155 kilomètres-heures, pour des véhicules ne devant pas excéder 90 kilomètres à l’heure.

Alors que les passagers s’insurgeaient de cette course à tombeau ouvert et demandaient au conducteur de modérer la vitesse, celui-ci leur répondait hautain, qu’ils n’avaient pas à lui apprendre son métier et que ce n’est pas lui qui avait inscrit les vitesses sur le cadran du tableau de bord.

En fait de métier, au regard de nombreux témoignages sur cette odyssée, le chauffeur n’est plus ni moins qu’un danger public, hélas en divagation et à qui on a confié un engin pour tuer.

Un passager qui a activé le GPS de son téléphone a cru s’affoler, tant les chiffres de la vitesse sous ses yeux étaient simplement effarants. C’est lui qui a révélé que le chauffeur atteignait de pointes de vitesses allant de 140 à 155 kilomètres-heures. Un suicide car le moindre indicent même mineur peut être fatal.

Eu égard à la vitesse folle, la porte arrière du bus s’est soudainement ouverte aux environs du pk 350, créant la frayeur auprès des passagers qui ont cru leur dernière heure venue. La masse d’air qui s’est engouffrée dans le véhicule par la porte béante, a failli basculer le bus sur le bas-côté.

Cet incident qui sera sans doute banalisé par la direction de ‘’Trans-Bony Voyages’’, du fait que le bus est arrivé à destination sans encombre, pose une fois de plus le problème de la formation des conducteurs ainsi des mesures répressives à leur endroit.

Du moment que l’incident connait un écho médiatique et qu’il existe de nombreux voyageurs présents à bord, qui peuvent témoigner de ce qu’ils ont vécu, le procureur de la République peut, en se saisissant de la clameur publique, diligenter une procédure judiciaire, pour tentative de mise en danger de la vie d’autrui.

À défaut de faire incarcérer ledit chauffeur, le Procureur peut demander le retrait à titre conservatoire de son permis de conduire, ainsi qu’une interdiction de conduire, jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette affaire.

La route tue chaque jour au Congo. Elle tue davantage parce que ceux qui enfreignent les lois de la circulation routière, s’en sortent au pire avec un bakchich conséquent glissé à un policier véreux.

Le Procureur de la République devrait, en sa qualité de magistrat du ministère public chargé de l'action publique, déclencher les poursuites pénales lorsqu'il est informé d'une infraction et plaider dans l'intérêt de la société. Le cas d’espèce qui relève de la clameur publique, appelle à se bouger enfin, car trop de morts sont relevés sur les routes congolaises, parce que la sanction pénale, même sans accident ou mort d’homme, devant dissuader les chauffards, est absente.

Dans le cas d’espèce, les éléments constitutifs de l’infraction sont avérés et la mise en danger de la vie d’autrui bien manifeste.

Reste, pourquoi pas, à lancer un appel à témoins, afin d’ouvrir le dossier, car il est temps de sévir, tant pour l’exemple, que pour la pédagogie des usagers de la route qui sont de plus en plus dangereux.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville