Insolite : Il y aussi des voleurs au Vatican !

Du jamais vu au Vatican : le Saint-Siège a annoncé samedi le renvoi devant son tribunal pénal de dix personnes, dont l'influent Cardinal Angelo Becciu, un proche collaborateur du pape, impliquées dans l'affaire du financement opaque, via des hommes d'affaires italiens, d'un immeuble de luxe à Londres, rapporte Le Figaro.

Le cardinal Becciu, 73 ans, qui fut un proche collaborateur du pape, comparaîtra avec ses co-prévenus devant le tribunal du Saint-Siège à partir du 27 juillet prochain.

Il est poursuivi pour détournement de fonds, abus de pouvoir et subornation de témoin dans ce dossier dont les premiers éléments ont commencé à paraître dans la presse italienne en septembre 2020, quand le pape François l'avait démis de ses fonctions.

Dans un communiqué publié samedi par son entourage, le cardinal s'est dit «victime d'un complot» et a protesté de son «innocence absolue». Affirmant avoir été cloué au «pilori médiatique», il s'est dit pressé de s'expliquer.

Parmi les autres prévenus, le Suisse René Brülhart, ancien président de l'Autorité d'information financière (AIF), le gendarme financier du Saint-Siège, doit répondre d'abus de pouvoir. Sera également jugé pour extorsion et abus de pouvoir Monseigneur Enrico Crasso, ancien gestionnaire du patrimoine réservé de la Secrétairie d'Etat, une manne de plusieurs centaines de millions d'euros provenant en grande partie de «l'obole de Saint-Pierre», autrement dit les dons des particuliers au Vatican.

Les autres mis en cause sont Tommaso Di Ruzza, ancien directeur de l'AIF, Cecilia Marogna, dite «La dame du cardinal», une jeune consultante italienne qui s'était vu confier un demi-million d'euros par la Secrétairerie d'Etat sur un compte en Slovénie, l'investisseur Raffaele Mincione, l'avocat Nicola Squillace, Fabrizio Tirabassi, un ancien haut fonctionnaire laïc du Vatican, et Gianluigi Torzi, un courtier arrêté en mai dernier à Londres.

En novembre 2019, le pape François avait reconnu devant la presse l'existence d'un «scandale» de corruption au sein du Vatican.

«On a fait des choses qui n'étaient pas propres», avait regretté le souverain pontife.

Germaine MAPANGA / Source : Le Figaro