La subvention annuelle de 20 millions de francs CFA accordée par l’État n’atterrit jamais dans la caisse de l’école de peinture de Poto-Poto

Cyrille Bokotaka évolue dans cette école depuis 40 ans. C’est lui qui vient donc d’appuyer fort là où ça fait mal : « la subvention annuelle de 20 millions de francs CFA accordée par l’État n’atterrit jamais dans la tirelire de l’école de peinture de Poto-Poto », l'un des plus anciens quartiers populaires centraux de Brazzaville.

 « C’est notre propriété, notre bijou. Quand je parle de propriété, c’est pour le Congo. Ce n’est pas le privé ici, ce n’est pas pour un individu. La chose est pour l’État », a déclaré Cyrille Bokotaka.

Alors que l'école de peinture de Poto-Poto à Brazzaville célèbre ses 70 ans, les artistes, eux, peinent à écouler leurs tableaux en raison de la double crise économique et sanitaire. Ils n’ont pas de subvention.

Les détournements commis par des personnes détentrices de mandat public est un comportement incriminé en droit pénal congolais et sévèrement puni.

Un dossier de plus sur la table du procureur de la République et du Ministère du Contrôle d’Etat, chargé de la qualité du service public et de la lutte contre les antivaleurs.

Le Président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a pris l’engagement solennel de s’armer de courage pour « Lutter contre les antivaleurs dans les administrations et les organismes publics ». C’était lors du discours qu’il a prononcé à l’occasion de son investiture pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du pays.

Pour ce faire, le numéro un congolais, justifiant la création du Ministère du Contrôle d’Etat, chargé de la qualité du service public et de la lutte contre les antivaleurs, a invité récemment, lors du premier Conseil des ministres, son animateur, Jean Rosaire Ibara, à prendre toutes ses responsabilités.

Le 31 juillet 2016, le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, Lamyr Nguelé, a accusé le Parquet de Brazzaville de ne pas engager les poursuites judiciaires contre les tierces sur certains dossiers avérés.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville