France Justice : le ministre Pierre Oba dans la tourmente, sa fille Deborah a été condamnée et écrouée pour vol avec violence

La fille de Pierre Oba, ministre des Mines, au Congo, a été condamnée mardi après-midi, par le tribunal correctionnel de Versailles, à une peine de huit mois de prison ferme.

Deborah Oba, 19 ans, a été reconnue coupable d’avoir organisé un violent traquenard pour reprendre les 2 200 € qu’elle avait remboursés à deux femmes. Elle a écopé d’une peine de 8 mois d’emprisonnement.

Cette jeune femme était jugée en même temps qu’un complice, âgé de 20 ans et domicilié à Argenteuil, pour avoir organisé et participé à une violente agression contre deux jeunes femmes, commise samedi dernier, à Sartrouville.

Ce jour-là, les deux femmes se rendent chez Deborah Oba pour récupérer 2 200 € liés à un litige autour d’un accident de voiture. La fille du ministre avait en effet eu un accident en mai avec le véhicule que lui avait prêté sa victime, occasionnant des dégâts.

Après avoir récupéré leur argent, les deux femmes sont surprises, rue de Dijon, par trois gaillards. Aspergée de gaz lacrymogène, l’une reçoit, en plus, un coup sur la tête, avant d’être écartée par l’un des malfaiteurs.

La deuxième est projetée au sol. Elle se recroqueville sur son sac avant d’être rouée de coups. Des passants interviennent, obligeant les trois agresseurs à prendre la fuite à bord d’une Clio.

La voiture sera retrouvée par les policiers à Argenteuil avec trois hommes à bord, dont deux sont encore mineurs. L’un des adolescents avoue qu’il s’est entendu avec la fille du ministre pour voler le sac de la victime, contre la moitié de la somme qu’il contenait. Les deux autres complices avaient été recrutés sur la Dalle d’Argenteuil pour un petit billet.

Dans le box des prévenus, Deborah, une petite femme à lunettes qui suit des études de communication, tente de minimiser son rôle. « Je ne savais pas que ce serait aussi violent. Mon ami ne m’avait pas dit comment il allait procéder », lâche-t-elle, assurant qu’elle était « d’accord pour la rembourser ». Elle raconte avoir reçu des menaces avant de consentir à rembourser sa dette, et que cette situation « la minait ».

« Après l’agression, à l’hôpital, un membre du clan Oba est venu proposer 60 000 € à la victime pour qu’elle retire sa plainte, précise le procureur. C’est mal connaître le fonctionnement du système judiciaire français » moque t-il.

Son complice soutient qu’il n’a rien vu de la scène et que son rôle s’est limité à conduire la voiture. Sans convaincre les juges : il a lui aussi écopé d’une peine de huit mois de prison ferme.

Les deux mineurs ont été présentés lundi devant un juge pour enfants avant d’être remis en liberté.

Aurelie Iss