Faut-il aboyer comme un chien devant des caravanes qui passent ? Faudrait-il au contraire se taire et ne rien relever malgré l’énormité rendue banale de la chose ? On ne sait que faire, les yeux humides et les trémolos dans la voix, face à cette maternité en lambeaux et dégradante de l’hôpital général Adolphe Cissé à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Des lits avec des matelas délabrés et sans draps. Le bâtiment présente un état d’abandon sans précédent. Décrépitude des murs, plafond éventré, murs obscurées, présence des Blattaria, communément appelés cafards, blattes ou encore cancrelats, l’édifice laisse penser à une maison hantée. Tout ou presque est délabré.
Aucun médecin ni infirmier ne saurait valablement ignorer cette situation.
Que penser si les médecins hospitaliers refusent de reconnaître le caractère anormal de la situation en matière de matelas et draps à la maternité de l’hôpital général Adolphe Cissé et de rechercher une solution adaptée au problème constaté ?
Mais surtout, pour quelle raison le deuxième centre hospitalier du pays ne dispose-t-il pas de lits, des matelas et draps à visage humain ?
Depuis quand ces matelas sans draps ont été imposés sans alternative ?
Sans doute, des problèmes d'ordre budgétaire se trouvent derrière cette situation, qui nécessiterait un examen détaillé, par une inspection accompagnée de spécialistes indépendants des hôpitaux et du monde politique.
Et, encore une fois, nous n’avons d’autre ressort que d’alerter l’opinion et ceux qui ont une moindre parcelle d’autorité dans le domaine de la santé au Congo-Brazzaville devant cette dérive pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville