Si l'on considère Brazzaville comme une poubelle, il n'est pas surprenant d'y croiser autant d'ordures. Un seul regard suffit parfois, et le dégoût vous prend à la gorge. Essayez donc par vous-même ! Et quel désastre ! Certaines boutiques de fortune implantées au cœur de la capitale et donnant sur des voies publiques très fréquentées, des hôtels, des restaurants… appellent désespérément au secours. On étouffe ! Le niveau de négligence citoyenne monte en grade lorsque l'on se place devant des points servant d'ateliers à des mécaniciens des véhicules. Plusieurs voies d’évacuation des eaux sont transformées en dépotoirs d’ordures par les habitants qui, chaque jour, y déversent les ordures aux yeux des autorités municipales qui semblent marquer une indifférence totale, avec des impacts négatifs pour l’environnement et la santé humaine.
Dans certains quartiers de la capitale congolaise, notamment sur l’avenue Marien Ngouabi à Talangaï, au terminus de l’Océan du Nord, devant l’Hôtel des Impôts du sixième arrondissement de Brazzaville, le spectacle est choquant.
Des hommes, des femmes et enfants se précipitent vers les caniveaux pour y déverser les ordures ménagères accumulées dans les concessions.
Bouteilles et sacs en plastique, ferrailles, vieilles couverture, vieux vêtements, etc. se disputent le passage et souvent ne parviennent pas à être évacués par l’eau de pluie à cause de leur poids.
Déchets plastiques, ferraille et eaux usées dansent « Mopacho » sous vos yeux et bouchent le caniveau... Cela, aux yeux de tous (Congolais d'en bas comme d'en haut...), sans exception et sans que cela ne suscite parfois, de manière active, une attention particulière.
Désormais bouchés, la plus part des canaux ne répondent plus à la fonction initiale, occasionnant dans certains quartier des inondations en saison des pluies. L’eau se sent obligée de se frayer un chemin, sortant ainsi de son lit.
Et devant cette calamité dite naturelle, les populations oublient qu'elles-mêmes sont aussi à leur origine.
Conséquence : les drains sont jonchés d’ordures et de bouteilles plastiques en particulier.
Le phénomène qui s’observe à Brazzaville est également visible dans d’autres villes congolaises (Pointe-Noire, Dolisie...).
L’une des missions prioritaires d’une Mairie, n’est-ce – pas offrir aux habitants une ville propre et agréable à vivre ?
Que font donc nos élus ?
En attendant, les déchets continuent à s’entasser et les architectes de l’incivisme continuent de polluer la ville.
Quelle honte pour notre Brazza la Verte, mon Dieu !
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville