La plage située sur la route de la Raffinerie du deuxième camp Coraf, à un jet de pierre du village balnéaire le Phocéa, est bien sale et polluée par les mauvaises habitudes de certains baigneurs qui y laissent leurs déchets. Un phénomène qui n'est pas nouveau, mais semble s'intensifier, d'années en années à Pointe-Noire, la ville océane.
« Regardez, un mégot-là et un autre ici. Cela ne devrait pas exister. Ah non, ils ne sont pas d'aujourd'hui ». Trois restes de cigarettes, que Solange Tchitembo montre du doigt, juste à ses pieds.
« Dans l'eau, j'ai retrouvé des canettes, des bouteilles en plastiques, des mégots. Souvent, les poubelles débordent et ce n'est plus très propre. Le matin oui, mais l'après-midi... Et quand quelqu’un est sale et qu'il ne ramasse pas son papier qui s'envole, c’est dégueulasse », explique cette habitante du quartier Loandjili.
Les gens ne vont pas jusqu'aux poubelles, ce qui est incroyable, et laissent sur place ce qu'ils ont consommé.
Pour améliorer la qualité des plages de la capitale économique du Congo et en réduire la pollution, il faut miser notamment sur le lobbying et la sensibilisation du grand public, en intervenant par exemple dans les écoles de la ville de Pointe-Noire pour amender ou changer complètement les mentalités car aucun progrès n'est constaté.
80% de la pollution qui touche nos plages est d'origine terrestre et issue de l'activité humaine, avec des répercussions terribles sur la biodiversité et l'ensemble de notre environnement. A la différence du bois ou du carton, les matières plastiques mettent plusieurs centaines d'années avant de disparaître.
Ces déchets plastiques ont également des conséquences pour la biodiversité marine et représentent, in fine, un danger pour l'homme.
Sur les plages de Pointe-Noire, durant la période des vacances scolaires, plusieurs tonnes de déchets sont ramassées chaque jour. Une partie traîne sur le sable et les galets.
Jean-Jacques Dounda / Les Echos du Congo-Brazzaville
