La pêche à la palangrotte chez les peuples nzebis de Mayoko et Mbinda

Lorsque l’on se penche sur l’assiette des peuples nzebis de Mayoko et Mbinda dans le Niari (sud), on constate l’omniprésence des produits issus des cours d’eau. Ils prodiguent une alimentation variée et nutritionnellement riche, mobilisable à tout instant, notamment lorsque la production des autres activités de subsistance n’est plus assurée. La pêche à la palangrotte octroie aux peuples nzebis une indéniable sécurité alimentaire.

La pêche à la palangrotte est une technique de pêche qui se pratique pendant la saison sèche, en journée, dans les rivières de la louetsi, lehala, mbinda, bichida, lipia, miponga, magada… L’activité est menée en eau calme, profonde et ombragée et nécessite une embarcation.

La palangrotte, long fil de nylon pourvu de lignes à hameçons distantes d’environ 30 cm, est tendue entre deux piquets fichés au fond de l’eau. Chaque hameçon reçoit un ver de terre puis la palangrotte est laissée à tremper. Cette technique cible surtout les silures et exige une attention sans relâche.

Le pêcheur navigue d’une palangrotte à l’autre pour renouveler les vers sur les hameçons et récupérer en continu les poissons capturés.

En cette période de saison sèche, c’est une particularité que la pêche partage avec la pratique du piégeage, activité durant laquelle la capture du gibier s’effectue nécessairement en l’absence du chasseur. Il n’est donc pas surprenant que les peuples nzebis de Mayoko et Mbinda qui maîtrisent l’art de la pêche se révèlent par ailleurs d’excellents piégeurs.

À Mayoko comme à Mbinda, les peuples nzebis vivent des ressources naturelles, avec des activités centrées sur l’agriculture, la chasse, la cueillette/ramassage, l’artisanat et la pêche, permettant de lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté qui sévit dans la zone. De toutes ces activités, la pêche artisanale occupe une place prépondérante auprès des populations locales. Ces espèces halieutiques exploitées de façon irrationnelle jouent un rôle indéniable dans l’existence des populations riveraines, en leur procurant de la nourriture et des revenus.

A Mayoko tout comme à Mbinda où la population vit sous le seuil de pauvreté, le poisson contribue de manière significative au développement et à la croissance de l’économie locale.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville