De l’avion présidentiel à l’environnement, les médias français n’établissent pas le pont

Le Figaro, Le Monde et le Parisien ont, tous les trois, voulu donner l’impression à l’opinion internationale que l’avion à bord duquel le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso est arrivé à Paris était le premier du genre à atterrir sur le territoire français, quand son principal occupant vient parler du Climat en France. Est-ce qu’ils ont vraiment manqué de sujets à traiter ? Comment les médias sensés êtres grands et professionnels, peuvent-ils, si facilement, se livrer à un amalgame de bas niveau ?

Ce que ces médias français ont fait s’appelle du sensationnel. Et, c’est logique pour ceux qui ont pour habitude de chercher des poux, même sur des crânes rasés. Rien d’étonnant donc ! Car, même si Denis Sassou-N’Guesso avait rejoint Paris à pied, à vélo ou en voiture, ils auraient trouvé quelque chose à redire. Mais c’est dommage pour leurs lecteurs qui ont bien de préoccupations autrement importantes que la nature ou le prix de location d’un avion.

Ces trois journaux ont publié un article dans lequel ils voulaient démontrer que le président de la République du Congo qui a rencontré son homologue français, pour parler entre autres de la protection de l’environnement avait pris un avion « inapproprié ». Le titre de cet article repris en boucle sur la toile : « Pour parler écologie avec Macron, le président congolais vient à bord d’un… Boeing 787 ». La relation entre ce titre et le contenu de l’article révèle une escroquerie intellectuelle.

En effet, tout lecteur de ce titre s’attendrait à ce que son auteur établisse la relation entre l’environnement et l’avion en question. En clair, l’auteur de cet article devait démontrer que ce genre d’avion est le seul ou le premier à atterrir sur le sol français, surtout quand on arrive à Paris pour parler du Climat.

Bien au contraire, il s’est livré à faire les décomptes sur le coût de location de l’avion, sa date de fabrication, et bien de détails qui n’ont rien de commun ni avec l’environnement, ni avec l’importance de la rencontre Sassou – Macron. Bien plus ce texte ne remet pas en cause l’engagement écologique de Denis Sassou-N’Guesso dont les actions dans ce domaine, le classe comme une égérie écologique du continent. Ils n’ont pas prouvé, à travers leur article, que l’avion du président congolais va lui empêcher d’atteindre les objectifs visés par l'Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale (CAFI).

Le mélange de genres que ces journaux français ont manié dans cet article est fait à dessein. L’objectif de cette action de sape est bien lisible aux yeux des observateurs avertis. Ces médias n’ont peut-être pas été à l’aise de voir la France accepter de donner une contrepartie à l’Afrique centrale pour protéger le bassin du Congo, l’un des plus grands poumons écologiques du monde.

Pour le ministre congolais de la communication, porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla, "la rencontre du président Denis Sassou N'Guesso et son homologue Emmanuel Macron a été un succès, autour des sujets sérieux dont l'écologie".

"Certains médias français cherchent juste la polémique", a écrit le porte-parole du gouvernement congolais sur son compte Twitter.

Au lieu de s’attarder sur la marque et le coût de l’avion, des détails sans intérêt, ces médias auraient pu faire écho au financement accordé par la France à la protection du bassin du Congo, en invitant les autres pays pollueurs à suivre cet exemple.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville