Salubrité urbaine : 1.000 FCFA pour ramasser les ordures ménagères à Dolisie

Le problème de l’entassement des ordures ménagères dans la capitale départementale du Niari (sud) sera bientôt résolu. Et tous sans exception partent d'un même sentiment du public : le dégoût de la saleté dans les endroits où les gens veulent vivre, travailler, élever leurs enfants et se reposer. Depuis quelques jours, les collecteurs des déchets ménagers en partenariat avec le service d’assainissement de la ville de Dolisie, ont procédé au dépôt des bacs à ordures dans le quartier Tahiti, sous la supervision de l’ONG GRET, moyennant une somme de 1.000 FCFA par ménage.

Le Gret mène depuis 2012 un projet d’appui à la définition et la mise en œuvre d’une politique locale concertée de gestion des déchets solides, en partenariat avec la Commune de Dolisie (projet Promaiss).

Après un premier quartier test présentant des résultats encourageants, la ville étend ce dispositif dans quatre quartiers supplémentaires.

Si les autorités municipales font l'effort de ramasser les déchets dans les rues de Dolisie, la troisième ville du pays avec plus de 100.000 habitants, elles n'arrivent pas à s'en débarrasser.

La lutte contre les monticules de fatras est toujours au cœur du discours et des préoccupations des différents conseils municipaux qui se sont succédé à la Mairie de Dolisie. Cela n’empêche pas toutefois que des tas d’immondices jonchent à travers diverses artères de la ville. Situation pour le moins habituelle, qui, semble-t-il, n’inquiète personne. Dépotoir en plein centre-ville, des déchets de toutes sortes entravent la chaussée, de jour comme de nuit.

Les entités qui devraient travailler en synergie en vue d’assainir la ville se plaignent du fait qu’elles ne disposent pas de moyens nécessaires pour faire face à ce défi.

L’actuel Conseil municipal fait état d’un manque de matériels adéquats et de l’argent nécessaire au ramassage des déchets. La faiblesse des institutions impliquées dans la gestion des détritus n’ont aucun plan défini pour la collecte des déchets. Cette situation pousse les résidents des quartiers populaires à brûler les ordures en plein air, ce qui représente un gros risque pour leur santé.

L’exode rural massif sans structure d’accueil, l’absence d’un site de décharge, les constructions anarchiques, l’absence d’un plan d’aménagement et d’urbanisation, voire d’une vraie politique de gestion et de collecte des détritus sont, entre autres, les principaux facteurs de cette insalubrité chronique dans la troisième ville du pays. La moindre averse est source de grandes préoccupations. L’encombrement des égouts et des canaux d’évacuation par des tas d’ordures constitue le véritable malheur de la ville.

Enfin, le maire de Dolisie, Ghislain Rodrigue Nguimbi-Makosso souhaite une sérieuse implication du pouvoir central pour venir en aide à la mairie afin de sauver cette ville en agonie, réputée comme l’une des plus grandes destinations touristiques de la partie sud du pays.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville