Pluie à Brazzaville : un quotidien cauchemardesque pour les usagers de la route

Les récentes pluies diluviennes ont plongé de nombreuses artères de Brazzaville sous les eaux, rendant la circulation difficile et mettant en lumière l'absence d'infrastructures adaptées. Une situation pénalisante tant pour les automobilistes qui avaient peur de voir leurs moteurs noyés, que pour les piétons qui ne savaient pas à quel saint se vouer pour se frayer un passage à ces différents endroits de la capitale congolaise.

Depuis quelques jours, Brazzaville fait face à une situation alarmante : de nombreuses routes se transforment en véritables rivières à chaque averse. Les pluies torrentielles qui s'abattent sur la ville sont la cause principale de ces inondations, qui engendrent un véritable calvaire pour les habitants.

Quasiment tous les quartiers au nord et au sud de la capitale congolaise sont touchés.

A Ouenzé, Ngamakosso, Diata ou à Mfilou par exemple, une simple pluie suffit à noyer plus de 200 mètres de route, rendant la circulation impossible.

"L'eau arrive presque au niveau des genoux", témoigne Alain, un habitant du quartier Mouhoumi.

Les automobilistes et piétons doivent faire face à des conditions de circulation désastreuses, souvent contraints d'attendre plusieurs heures après la pluie pour que le niveau des eaux baisse suffisamment pour permettre le passage.

Les embouteillages monstres qui se forment à ces moments-là sont le lot quotidien des usagers.

"Le niveau d'eau empêche surtout les petits véhicules de passer", explique un autre résident, soulignant que la circulation s'arrête presque complètement.

Ce phénomène n’est pas seulement gênant, il représente un danger, avec des eaux chargées de débris et, parfois, des matières fécales.

Le récit d'une dame, fraichement descendue d'un taxi, illustre parfaitement ce tracas.

"Je suis contrainte de tremper les pieds dans cette eau sale, parce qu'il faut que je rentre chez moi", s'exclame-t-elle, chaussure à la main et jupe retroussée.

Sa colère est palpable, et elle dépeint une réalité que beaucoup partagent : le trajet du matin au soir devient un véritable parcours du combattant.

L’origine de ces inondations est en partie due à une gestion inadéquate des infrastructures. Les riverains pointent du doigt l'incivisme de certains habitants qui jettent tout dans les caniveaux et sur la chaussée.

"Tous les déchets charriés par les eaux de ruissellement viennent s'accumuler au niveau de la buse complètement dégradée", précise un habitant.

Ce manque d’entretien et de planification des infrastructures ne fait qu’aggraver la situation, transformant chaque pluie en un événement catastrophique.

Des solutions s'imposent : il est urgent d'envisager des travaux d'aménagement pour rénover les infrastructures vieillissantes et permettre un écoulement normal des eaux.

Bien que le phénomène n'ait pas atteint les proportions inquiétantes habituelles, où des familles entières se retrouvent souvent à la belle étoile avec de nombreuses pertes en biens immobiliers, ces récurrentes inondations restent redoutables avec le retour des pluies.

Il est donc encore temps pour les autorités compétentes et même les populations de prendre le taureau par les cornes, afin d'éviter le chaos et prévenir la survenue du phénomène, surtout dans les zones à risque telles que Mfilou, Texaco la Tsiemé, Ngamakosso, Sadelmi-Moukondo et bien d'autres endroits de la capitale.

En attendant, les habitants continuent de subir les conséquences de cette crise, espérant que les autorités prendront enfin les mesures nécessaires pour mettre un terme à ce cycle d'inondations récurrentes.

Dans le contexte actuel, il est plus que jamais crucial de repenser la gestion des infrastructures urbaines afin d’assurer la sécurité et le bien-être des usagers de la route à Brazzaville.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville