Congo – FMI : Enfin, c’est signé !

La nouvelle était attendue de longues dates, deux ans déjà, elle vient de retentir en échos depuis Washington où se tient le conseil d’administration du FMI. Le Congo a signé son programme avec l’institution financière internationale ce mercredi 11 juillet. Le décaissement de la première tranche de crédit ayant même été positionné.

D’après le communiqué publié par l’institution de Bretton Woods qui s’est félicitée en substance des efforts consentis par le Congo pour la soutenabilité de sa dette, le montant approuvé dans le cadre de ce programme est de 448,6 millions de dollars américains, soit un peu plus de 224 milliards de francs CFA.

Si le formalisme administratif pouvait donner quelques inquiétudes, somme-toutes légitimes sur ces négociations, il y a de quoi dire que l'issue pour le Congo s'annonçait favorable pour ce rendez-vous du 11 juillet, de nombreux paramètres l'édictant.

Il y a d'abord l'engagement politique du Congo, pris par le président Denis Sassou N'Guesso, à l'endroit du FMI, pour corriger les aspérités notées par l'institution, en matière de gouvernance économique.

Le gouvernement s'était engagé à ''publier une étude sur la gouvernance pour guider les futures réformes dans la gouvernance, la transparence, et la gestion des finances publiques''. C'est désormais chose faite.

De même la création de l'organe indépendant de lutte contre la corruption avec tous les pouvoirs d’investigation et un système de déclaration du patrimoine pour les hauts responsables, et de renforcer le contrôle des grands projets d’infrastructure et des entreprises publiques, notamment celles du secteur pétrolier, est bien effective et a commencé à produire ses effets.

Enfin, les autorités rendent pleinement compte au Parlement et à la population sur la gestion des ressources naturelles et des grands travaux au cours des dernières années. Sur ces trois préalables structurels, le Congo s'est montré exemplaire et entend poursuivre sur sa lancée.

Puis, il y a les dettes dites toxiques. Les autorités congolaises ont avancé dans les pourparlers et obtenus de bons résultats avec les créanciers, notamment la Chine, y compris les maisons de commerce Trafigura et Glencore.

D'autre part, le Congo bénéficie du soutien des ''avaliseurs'' tels la France et la Banque mondiale qui sont confiants en ses capacités à surmonter les défis qui se présentent à lui, et sont engagés à l'accompagner, pour les surmonter.

Enfin, il y a cette ''bonne étoile'' congolaise, celle des ''vents favorables'' qui désormais souffleraient sur les voiles du Congo, depuis la haute mer. La production pétrolière du Congo, nouveau membre de l'OPEP, flirte avec les 350.000 barils par jour, pour un produit dont les cours repartent à la hausse, générant des ressources supplémentaires, non encore budgétisées.

Tout cela avait de quoi conforter les membres du conseil d'administration du FMI et rendre optimistes les congolais, même si de nombreux prophètes de malheur, osaient catéchiser le contraire à qui voulait les entendre, comme si les malheurs du Congo et des congolais faisaient leur bonheur qu’ils susurraient comme une victoire sur Denis Sassou N’Guesso.

Dans ce jeu de supers économistes dans lequel ils excellaient en théorie, Calixte Nganongo a œuvré en toute humilité et peut désormais montrer par la preuve, le fruit d’un travail bien fait.

Toute honte bue, ses pseudos opposants -dans l’expertise économique s’entend,- vont devoir raser les murs, sinon se faire oublier.

Reste que «l’avant accord ne sera pas égal à l’après accord». Le Congo a des engagements à tenir et cela exige un «changement de braquet», diraient le spécialistes de la course cycliste.

Il est vrai qu’il faudra se conformer à une nouvelle donne, en se serrant parfois un peu plus la ceinture au point de nous permettre de rappeler : «Il ne faut pas que lorsque l’on serre la ceinture par ici, qu’il y ait du gaspillage par là

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville