Congo – Lutte contre la fraude : Lamyr Nguelé contre-attaque et enfonce davantage le ministre Thystère Tchikaya

À travers une conférence de presse à laquelle ont été conviés les journalistes nationaux et étrangers, mercredi 29 août à Brazzaville, Lamyr Nguelé, président de la commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude a étayé ses révélations sur le dossier de détournement dans lequel serait impliqué le Ministre Jean Marc Thystère Tchikaya. L'homme n'aurait pas apprécié les récriminations de la majorité présidentielle qui se serait quasiment comportée en syndicat, eu-égard aux conclusions de ses services sur le dossier.

Des méthodes on ne peu plus révolutionnaires, que celles adoptées par Lamyr Nguélé qui avait habitué les journalistes à se contenter des grandes lignes d'un dossier, pour en réserver la primauté des détails compromettants aux enquêteurs de la police.

Après la politisation de son dernier rapport par le RDPS qui dénonçait une attaque en règle contre le ministre des hydrocarbures, Lamyr Nguélé est revenu à la charge avec force détails, sur ce que le ministre Thystère Tchikaya n'aurait assurément pas renseigné les formations politiques auxquelles il appartient, notamment le RDPS et la Majorité présidentielle, sur ce que lui-même avait approuvé et reconnu en audition devant la commission, les faits qui lui sont reprochés.

Et à Lamyr Nguélé, d'enfoncer le clou. « Oui, Thystère Tchikaya avait été écouté par la commission. Il a été abondamment écouté et il a signé le procès verbal de son audition avec la mention ''lu et approuvé ''».

Lamyr Nguélé qui se dit « satisfait du travail de la commission », récuse toute velléité de nuire à qui que ce soit. « Ceux qui s'attaquent à ma personne sont ceux-là qui confondent les choses, parce que la commission adopte ses rapports à la majorité de ses 14 commissaires ».

Et de rabattre définitivement le caquet à ses pourfendeurs : « La commission respecte les principes de l'indépendance, du contradictoire, de la présomption d'innocence, l'obligation de réserve et le secret professionnel ».

À propos de la majorité présidentielle dont l'immixtion dans cette affaire relèverait d'un syndicalisme de mauvais goût, de nombreux observateurs avait trouvé maladroites, les interventions de certains ministres sur ce dossier. Leur récriminations à l'égard d'une structure sous tutelle du premier ministre sonnait comme une cacophonie, en dépit de la présomption d'innocence brandie par eux, pour leur collègue.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville