Congo : Tous les voleurs de la République passeront à la trappe, selon Clément Mouamba

En proie à une forte corruption dans son circuit administratif, le Congo veut prendre des mesures pour lutter efficacement contre le phénomène et, partant, libérer les victimes de leurs prédateurs. Le premier ministre Clément Mouamba se dit donc déterminé à lutter contre ce fléau. Mais le phénomène gangrène les rapports entre l’économie et le système politique.

«La corruption a atteint un état critique qui a fait dire aux plus pessimistes qu’elle est incurable au Congo. Mais je puis vous assurer que tout le monde passera à la trappe », a déclaré Clément Mouamba, lors de la séance de questions orales au gouvernement avec débat à l'Assemblée nationale.

Le premier ministre congolais rappelle que la lutte contre la corruption fait partie des missions régaliennes de l’Etat, et souhaite que cette lutte soit efficace et pérenne à tous les niveaux pour que tous les congolais puissent bénéficier des richesses du pays. Cette dernière constitue, pour l’heure, le cheval de bataille des autorités congolaises qui travaillent à intégrer la transparence et la légalité dans le fonctionnement de l’Administration publique. Le but étant non seulement de faire avancer cette dernière sur la voie du progrès, mais également de participer à l’épanouissement et au développement de la population congolaise.

Tout comme bien d’autres pays avant lui, le Congo est en phase d’un processus anticorruption et entend déployer les moyens qu’il faut pour atteindre les objectifs escomptés.

Certes, depuis plusieurs décennies, les gouvernements successifs ont essayé, chacun en sa manière, d’engager une lutte contre la corruption. Toutefois, il s’agit d’actions sporadiques des politiques qui ne suffisent pas pour mener une bataille de fond contre la corruption.

Les commissions d’enquête s’enchevêtrent sans donner de probants résultats si, elles n’apparaissent au final comme des effets d’annonce ou de propagande de l’Exécutif. La lutte échoue parce que la stratégie n’agit pas sur les bons leviers. Il est donc impérieux d’aller plus loin et en profondeur.

Néanmoins, en amont, la priorité doit être accordée à l’éducation civique et à la culture du respect du bien public, des valeurs qui induisent de réels changements dans la société.

L’élaboration et la mise en œuvre de procédures administratives simplifiées qui laissent place à une clarté de l’action publique sont indispensables pour gagner cette lutte. Car moins de bureaucratie signifie moins d’opportunités que les fonctionnaires abusent de leur pouvoir.

Si nous voulons voir, la corruption reculer un jour au Congo, la justice doit aussi jouer sa partition, une justice indépendante capable de s’affranchir des pouvoirs politiques, des milieux économiques etc.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville