La Chine veut ternir l’image du « grand bâtisseur » Sassou Nguesso

A deux mois de l’élection présidentielle au Congo, la compagnie d’Etat chinoise de garantie des exportations rechigne à valider une demande de prêt émise à l’été 2015 par Brazzaville auprès de la banque d’import-export de Chine, Exim Bank. L’hésitation de la Sinosure, le principal organisme public d’assurance-crédit chinois à l’export contre les risques de non-paiement, est liée à la baisse des cours du pétrole et à des doutes sur les capacités de remboursement du Congo, rapporte Le Monde.

En dehors des prêts, le plus souvent garantis par des ventes futures de pétrole, plus de 1,5 milliard de dollars (1,37 milliard d’euros) a été investi par Pékin au Congo depuis 2006,alors que les échanges entre les deux pays sont passés de 290 millions de dollars en 2002 à 5,8 milliards de dollars en 2013, en grande partie de l’or noir.

Selon la même source, depuis un an, plusieurs entreprises chinoises de BTP actives au Congo ont été contraintes de ralentir ou d’interrompre leurs chantiers en raison de l’arrêt du paiement de leurs factures. Et, cette fois, Pékin ne semble pas disposé à effacer l’ardoise, pas plus au Congo qu’en Sierra Leone, où les autorités chinoises ont revu drastiquement leurs engagements en raison de la chute des prix du minerai de fer.

Ces difficultés de trésorerie pourraient ternir l’image du président Denis Sassou Nguesso candidat à sa propre succession à la présidentielle du 20 mars 2016.

On rappelle que plusieurs grands chantiers sont en cours de réalisation par des entreprises chinoises au Congo-Brazzaville.

Après le barrage d’Imboulou et de nombreux bâtiments publics comme l’aéroport de Brazzaville, le ministère des affaires étrangères ou le siège de la télévision nationale, les principaux projets actuels sont la route nationale reliant Pointe-Noire à Brazzaville, le barrage de Liouesso. Sans compter les opérations à venir, comme le chemin de fer Congo-Océan ou le port minéralier de Pointe-Noire.

Une information que personne au ministère congolais de l’Economie, des Finances et du Budget n’a voulu commenter.

Aurélie ISSIMBA