Congo – Situation économique : Dussiez-vous virer les voleurs et les incompétents, monsieur le président !

« Il ne faut pas que, lorsque l'on serre la ceinture par ici, qu'il y ait du gaspillage par là ». Ces mots du président Denis Sassou N'Guesso que certains ont sans doute oublié, datent des années 80. Désormais, il va falloir les accoler à la lutte contre les « antivaleurs », car les jours à venir vont à l'évidence exiger des sacrifices pour tous.

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a annoncé il y a quelques jours, la conclusion « positive » d’un accord avec les autorités du Congo sur un programme pour relancer l’économie du pays mais qui sera soumis à des « exigences de gouvernance » pour rompre avec « les pratiques du passé ».

Si l'on peut se réjouir des perspectives encourageantes que suscite cette conclusion, les exigences dont elle est assortie ne sont ni plus ni moins qu'une mise à l'index des pratiques de tout temps décriées, et qui ont à l'évidence conduit le pays dans la situation actuelle.

En dépit de la chute des cours du pétrole, la déliquescence de l'économie et des finances actuellement constatée, est aussi la résultante de ce que, les différents gestionnaires du secteur ont dans des proportions diverses, failli à leur tâche, et ils doivent en répondre.

En dehors de certains cadres verreux qui ont détourné des deniers publics, et qui devront subir la rigueur de la loi, Il est plus que temps pour la président de la république, de se pencher également sur le cas de certains collaborateurs, des ministres en l’occurrence, dont les compétences sont désormais sujets à caution car, ils n'ont ni anticipé, ni proposé, voire initié des correctifs, pendant que la situation se dégradait.

Devra t-on prendre les mêmes, et recommencer, comme si de rien n'était, comme si ces cadres n'avaient pas montré leurs limites en la matière? Bien pire, ne nous auraient-ils pas conduit droit dans le mur ?

Le prochain gouvernement, dont le président a déjà la mouture dans la poche, devra à l'évidence comporter les traits caractériels d'un changement manifeste d'hommes et de femmes, pour mettre en phase le peuple, à qui on demandera des sacrifices, avec les mesures qui s'en suivront.

Le contraire ressemblerait à un pied de nez, vis à vis de ce même peuple, car l'incompétence d'un cadre responsable qui conduit le pays à la ruine, n'en est pas moins qu'une « antivaleur ».

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville