La compagnie aérienne congolaise ECAir a cessé ses activités depuis plus d'un an déjà. En l'absence d'une décision d'un quelconque tribunal constatant cet état de fait, ses activités ont juridiquement cours et la compagnie se doit d'honorer ses engagements contractuels, surtout à l'étranger, où les lois y font obligation.
Selon des informations que s'est procurée notre rédaction, quoiqu'en cessation d'activités, la défunte compagnie aérienne ECAir continue outre mesure, de saigner les finances publiques.
Pendant sa période d'inactivité, ECAir continuerait d'alourdir sa dette, pour la location de ses dispositions aéroportuaires dans les pays de desserte, si elle tient à les garder. Des dépenses infructueuses car elles ne génèrent rien en retour pour l'instant. Tout espoir de revoir décoller les aéronefs de cette compagnie, sous le même label s'éloigne avec le temps qui passe.
Des indiscrétions font ressortir que le directoire de la compagnie est toujours rémunéré, alors que les employés cumulent de nombreux mois d'attente de salaires. Certains sont décédés sans avoir vu la couleur de l'argent pour lequel ils avaient travaillé.
D'autres informations font état de ce que 164.000 euros soit un peu plus de 106 millions 600.000 Francs CFA, seraient payés par mois aux prestataires Belges pour la maintenance en ligne des avions Boeing, qui pourtant ne volent pas.
Les contrats sont ainsi faits. Ils restent d'application, surtout s'ils sont de tacite reconduction, tant qu'une des parties ne les dénonce pas. Et dans le cas d'espèce, ce n'est pas la partie belge qui s'en plaindrait car, même si elle ne peut rentrer dans son dû, elle sait que la dette sera indexée sur l'ardoise de l'État congolais, ECAir lui appartenant à 99,9%, selon les documents comptables.
D'autre part, il est à craindre qu'un tribunal tiers ne prononce une saisie conservatoire des aéronefs d'ECAir se trouvant encore à l'étranger où, ils continuent d'accumuler les frais de parking et de gardiennage.
Du ministre Fidèle Dimou qui a récemment pris en charge le ministère des Transports et de l'aviation civile, on a très peu entendu parler de la situation d'ECAir et des moyens de la résoudre, encore moins de ce que les responsables de la situation ainsi créée doivent rendre des comptes, comme si personne ne voulait toucher à ce dossier « pestiféré ».
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville