Congo – Dette Publique : Et si le FMI avait oublié l'essentiel ?

À l'issue de sa mission à Brazzaville, le FMI a évalué la dette du Congo "à "5.329 milliards de francs CFA, sans "les dettes litigieuses ni les arriérés intérieurs accumulés depuis 2014". La non prise en compte de la dette intérieure dans le programme en chantier, ne risque t-elle pas de faire disparaître le privé national?

Le FMI a évalué la dette du Congo "à environ 110 pour cent" du Produit Intérieur Brut (PIB), soit "5.329 milliards de francs CFA (à peu près 9,14 milliards de dollars américains)", sans "les dettes litigieuses ni les arriérés intérieurs accumulés depuis 2014".

S'il est vrai que la dette extérieure touche en majorité des groupes à capitaux étrangers, la dette intérieure impacte le quotidien immédiat des congolais dans ce qu'elle freine le développement d'une économie qui est l'un des leviers essentiels des équilibres sociaux dans le pays.

Occulter cette dette, c'est tuer des secteurs entiers de la vie économique nationale. Car, il faudra attendre que l'État se renfloue suffisamment, pour qu'il puisse payer sa dette intérieure. Entre-temps, les dégâts seront incommensurables.

Alors que l'ardoise de la dette intérieure congolaise est connue, pourquoi le FMI qui ''s'inquiète d'une activité économique qui continue de se contracter, tandis que les dépôts du gouvernement diminuent", n'intègre t-il pas le volet dette intérieure dans son programme pour soutenir et rétablir la stabilité macroéconomique et promouvoir une croissance soutenue et inclusive".

"La République du Congo souhaite accélérer les négociations pour parvenir à un programme soutenu par le FMI, tout en préservant les acquis sociaux". Il faudra que les férus de la haute finance commis aux négociations avec le FMI expliquent au peuple la dimension des acquis sociaux qu'ils entendent préserver.

À voir le premier round des négociations, cela n'augure socialement rien de bon. On le sait tous, les banquiers ne sont pas des philanthropes et quoi que l'on dise, le FMI ne s'est toujours pas débarrassé de ses « fourches caudines ».

Bertrand BOUKAKA