Congo – Dette intérieure : Quand l'État paye en « monnaie de singe » ...

Estimé à 1000 milliards pour les opérateurs économiques, 300 milliards pour l'État, le montant de la dette intérieure de l'État congolais ne cesse de diviser les deux parties.

L'annonce il y a quelques semaines par le ministre des Finances, du budget et du portefeuille public, Calixte Nganongo de l'imminence du paiement de 14 milliards de francs CFA pour le compte de la dette intérieure de l’État a été saluée par les opérateurs économiques comme un début de ce processus d'apurement de cette dette, qu'ils appellent de tous leurs vœux.

Même si les 14 milliards semblent acquis, parce que inscrits au budget de l'État 2017, ça coince cependant sur le montant global de cette dette, arrêtée à 300 milliards de francs CFA par le gouvernement.

Le président de l’Union nationale des opérateurs économiques du Congo, El Adj Abdoulaye Bopaka conteste ce montant, et parle de plus de 1000 milliards de francs CFA dus actuellement aux opérateurs économiques congolais.

E. A. Abdoulaye Bopaka président de l'UNOC

Et de préciser : « 300 milliards, c’est très insignifiant. Rien que la dette au niveau de l’UNOC, nous sommes à 887 milliards de francs CFA ».

Pour les opérateurs économiques, cette dette vient en grande partie des sinistres subies pendant les guerres civiles. Troubles au cours desquels les opérateurs économiques ont été des victimes collatérales. À cella s'ajoute une série de factures non payées par l’État.

D'autre part, la crise actuelle a augmenté le volume de la dette, car l’État est en phase de faiblesse de paiement.

De nombreux opérateurs économiques ont déclaré faillite ou se sont résolus à mettre la clé sous le paillasson, faute de ne pouvoir recouvrer leurs créances qui pour beaucoup d'entre eux, représentaient les sommes pré-financées dans des travaux divers, jamais réglés ou payés en partie par l'État.

Pour le président Bopaka, cette situation fait que les opérateurs économiques congolais sont vilipendés de partout.

« Les partenaires nous poursuivent, les banques nous poursuivent et les travailleurs nous attaquent. L’État nous a mis dans une situation difficile », déplore le président de l’UNOC.

Bertrand BOUKAKA