Depuis la chute des cours du pétrole, la jarre des finances de l'Etat congolais est tellement percée que le gouvernement a des difficultés à payer les pensions des retraités et les bourses des étudiants. Et si on interdisait l’usage du téléphone au volant pour renflouer les caisses de l’Etat ? On l’observe de plus en plus à Brazzaville, la capitale congolaise, avec la généralisation des smartphones et des réseaux sociaux, et plus globalement par avec l’hyper connectivité à laquelle nous sommes confrontés : l’utilisation abusive du téléphone au volant d’un véhicule ou au guidon d’une moto.
Tous les conducteurs interrogés par Les Echos du Congo-Brazzaville ce mardi 4 février 2025, confient l’utiliser au volant de leur véhicule ou au guidon de leur taxi-moto.
Un geste anodin en apparence, qui altère la vigilance du conducteur et donc son temps de réaction, sur la voie publique, et au milieu d’autres usagers. Un comportement dangereux susceptible de provoquer des accidents.
Au Congo-Brazzaville, les conducteurs ne sont pas encore suffisamment conscients du danger que représente l’utilisation du téléphone portable au volant.
L’usage du téléphone détourne l’attention et multiplie par 3 le risque d’accident. 1 accident corporel sur 5 serait lié à l’usage du téléphone portable au volant.
En Europe par exemple, la Belgique sévit contre le téléphone au volant. L’usage du téléphone portable au volant entraîne désormais un retrait de permis d’une durée de 15 jours. Se faisant, il devra répondre de son infraction devant un tribunal qui pourra – selon la situation – statuer sur une suspension du permis plus longue : jusqu’à 5 ans maximum. Des sanctions pécuniaires sont aussi prévues : entre 240 et 4 000€ d’amende en fonction du lieu de l’infraction, et donc de la gravité de l’atteinte à la sécurité des usagers…
Téléphoner au volant en France est interdit aussi, selon le Code de la route. Dès lors que le téléphone est tenu en main, il s'agit d'une infraction sanctionnée par une contravention de classe 4. Le PV entraîne alors une amende de 135€ et un retrait de 3 points. Utiliser des oreillettes, des écouteurs ou un casque est sanctionné de la même manière.
Au Congo, les automobilistes sont incorrigibles.
Malgré la multiplication des campagnes de sécurité routière, ils sont de plus en plus nombreux à ne pas respecter l'ensemble des règles du code de la route.
Entre non-respect des feux rouges, franchissement de lignes blanches et évolution sur les trottoirs, conduire après avoir bu deux verres, téléphoner en conduisant, l’oublie d’utiliser les clignotants, le seul moyen de faire comprendre aux autres la direction que l'on s'apprête à prendre, le refus de priorité, la vitesse … le florilège est long.
Les routes congolaises deviennent de véritables mouroirs et les accidents prennent les proportions d’un fléau qui devrait interpeller les autorités.
Nous ne cessons de le dire, il est vital de développer durablement en chacun, un « véritable esprit de prévention routière », même s’il s’agit d’abord d’une prise de conscience individuelle, d’une démarche individuelle. Chacun doit chercher à améliorer son comportement sur les routes, de façon à réduire significativement les risques, pour lui-même, mais également pour les autres.
Le Congo-Brazzaville a enregistré 12.564 accidents de la route, occasionnant ainsi 1.040 décès, 4.707 blessés graves dont 4.376 blessés légers.
Ces statistiques se situent pendant la période allant de 2020 à 2024, selon le Ministère congolais des Transports, de l’aviation civile et de la marine marchande. Les mêmes statistiques indiquent également que sur les 12.564 accidents routiers observés dans le pays, 3.708 impliquent les motocycles, soit un pourcentage de 29,51%.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville