Congo – Quartier Bacongo : Un immeuble en construction s’effondre sur les ouvriers

Une maison à étage en construction, en diagonale de la Maison-commune de Bacongo à Brazzaville, s’est effondrée, entraînant dans sa chute deux habitations voisines.

L’immeuble de quatre niveaux, situé sur l’avenue des Trois francs, en diagonale de la commune de Bacongo s’est effondré tel un château de cartes, avec fracas, soulevant un nuage de poussière.

Selon les secours, trois personnes seraient coincées sous les décombres.

Les sapeurs pompiers appuyés par des engins lourds tentaient de déblayer les gravats afin d’accéder aux victimes.

Les riverains du lieu sinistre ont également formé une chaine de solidarité, pour enlever les gravats qui peuvent l’être à mains d’hommes.

D’autres s’affairaient à casser la dalle, afin d’accéder aux personnes ensevelies sous les décombres.

À signaler qu'en s'écroulant, l'immeuble a emporté deux maisons mitoyennes de plains-pieds. Le corps sans vie d'une dame âgée a été extrait de l'une d'elle.

Le ministre de l’Intérieur, le commandant des Forces de police, le commandant de la gendarmerie nationale, le maire de Brazzaville et l’administrateur-maire de Bacongo ont effectué une descente sur les lieux pour toucher du doigt la réalité.

Le constat quasi unanime des témoins sur place fait état de la qualité friable du béton, cassé sans réel efforts par les sauveteurs. C’est sans doute cette fragilité de l’ensemble de la structure sur laquelle reposaient les étages supérieurs qui aura fait se dérober l’immeuble.

Cela pose le problème des matériaux de construction certifiés sur le marché congolais, mais dont la qualité s’est fortement dépréciée, notamment le fer à béton dit de fabrication locale, qui a perdu non seulement en ductilité, mais aussi en section.

Sans compter que certains ouvriers véreux qui ne respectent pas les normes édictées par l’architecte, réduisent les dosages en ciment, voire en gravier pour le béton ou le mortier, ou que les ferrailleurs réduisent le nombre de fers des structures métaliques.

Le différentiel dégagé est souvent vendu aux riverains du chantier. Tout y passe. Le ciment, le gravier, les planches, le fer à béton, le fil d’attache, même les clous.

Les quantités de ciment et gravier vendus sont compensées en volume par le sable, avec les conséquences que l’on sait.

L’enquête devra déterminer les causes de ce sinistre et définir les responsabilités des uns et des autres.

Entretemps, une course contre la montre est engagée, pour retrouver des survivants sous les décombres.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville