Congo – Circulation routière : Encore un accident mortel impliquant un bus ‘’Océan du Nord’’

5 morts et plusieurs blessés, tel est le bilan encore provisoire de l’accident du bus ‘’Océan du Nord’’ survenu dimanche à quelques encablures de la localité de Ngo, sur la nationale 2. Parti de Brazzaville, le bus avait Ouesso comme destination finale.

5 personnes sont décédées, parmi lesquelles le chauffeur du bus, dans un accident de la route, dimanche 16 avril vers 11 heures, à environ 5 kilomètres de la localité de Ngo, entre les villages Chicago et Impan.

Le bus de la société ‘’Océan du Nord’’ a fait une sortie de route puis s’est renversé sur le côté.

Même si l’on ignore les circonstances de l’accident, les témoignages des rescapés font état d’un excès de vitesse du chauffeur, que beaucoup avaient dénoncé, avant que ne surviennent la catastrophe.

Les images de l’accident, diffusées sur les réseaux sociaux montraient des corps enchevêtrés dans de la ferraille, ou des blessés aux membres broyés.

Alors que le mois de mars s’achevait avec un accident, le 30 mars à Kingoyi sur la nationale 1 faisant 1 mort pour le bus de la société ‘’Océan du Nord’’ qui s’était renversé entre Mindouli et Kinkembo, voici qu’un autre bus de la même société est accidenté pour la même raison, à savoir l’excès de vitesse.

Pour de nombreux congolais, ‘’Océan du Nord’’ est plutôt devenu ‘’Océan de la mort’’, tant cette société détient la palme des accidents sur les routes congolaises et même celle ayant occasionné le nombre de décès par accidents le plus élevé, sans évoquer les blessés qui doivent déjà se compter par centaines, depuis son entrée en exploitation du trafic routier.

C’est à se demander, de quel type d’assurance dispose cette société, tant le nombre croissant d’accidents et surtout leur fréquence, induirait un véritable manque à gagner pour l’assureur ou même pour la société dont les avocats prendraient carrément un lit au tribunal, pour plaider sans discontinuer, lors des procès impliquant la société pénalement responsable, dont ils défendent les intérêts. Reste à savoir si les victimes, morts ou blessés et même les rescapés psychologiquement traumatisés de tous ces accidents, sont indemnisées.

D’autres part, avec le malus qui affecterait cette société très accidentogène, pas une seule compagnie d’assurance n’accepterait de l’assurer, ou que sa prime serait carrément hors de prix, car le nombre élevé d’accidents dénote d’un certain laisser-aller, sinon d'un amateurisme, dans le recrutement des chauffeurs qui à l’évidence, ne maîtriseraient pas le b-a-ba de la conduite des autocars.

Il est à noter que les statistiques de l’accidentologie montrent que 75% des accidents sont du fait du conducteur, 20% de l’état du véhicule et 5% de l’état de la route. Ce qui montre bien que les accidents à répétition dont se rend responsable la société ‘’Océan du Nord’’, sont avant tout d’origine humaine.

Et si d’aventure les recrutements des chauffeurs se faisaient en total irrespect des règles, il va s’est dire que pour les responsables de cette société, il s’agit d’une mise en danger manifeste, de la vie d’autrui, notamment celle des voyageurs qui faute d’autres moyens de locomotions, prennent le bus, en priant tous les dieux, qu’ils arriveront à destination.

Peut-être que le ministère des Transports devrait se pencher sur cette question, en initiant une réelle évaluation des chauffeurs d’autobus et une certification de leurs aptitudes qui avons-le, demeurent douteuses pour beaucoup d’entre eux.

Au moins, la société ‘’Océan du Nord’’ peut se complaire de ce qu'elle a un parc automobile bien fourni, car avec toute cette casse qui rend indisponible un nombre non négligeable de matériel roulant, elle continue de rouler, encore et puis encore.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville