Canada : Des produits africains pour votre table chez Mpolo Store INC à Edmonton

Loin des préjugés et des clichés ethno-folkloriques, Christiane Kossa, née en 1975 à Dolisie dans le Niari, excelle dans la vente des produits exotiques depuis 2011 sur la 118 Avenue au Nord-ouest de la ville d’Edmonton dans la province d’Alberta au Canada. Comptable de formation, Cette mère de deux enfants, propriétaire de Mpolo Store INC offre un large panel de produits d’Afrique, traditionnels, si possible bios, et surtout de toute fraîcheur ! Elle répond à nos questions.

 Les Echos du Congo Brazzaville (LECB) : Parler-nous de votre métier ?

Christiane Kossa (CK) : Aujourd’hui je peux dire que mon métier est plus qu’un métier. Dans ma boutique, je me sens comme à la maison. Il y a ceux qui se lèvent le matin, qui soupirent et se disent « encore une journée de boulot… ». Et puis il y a moi, qui ai le sourire quand je vais travailler.

LECB : Comment vous-vous retrouvez à la tête d’une telle boutique ?

CK : Au départ je travaillais pour les canadiens. Après j’ai arrêté pour tenter mon aventure personnelle. Pourtant je ne me destinais pas à la vente au départ. Dans un premier temps, j’ai commencé avec un salon de coiffure et d’esthétique. C’est là que ma vocation s’est révélée : ouvrir une boutique des produits exotiques qui porte le nom de ma mère (Mpolo Store INC). Aujourd’hui je me dis que j’ai eu raison parce que ce magasin me procure satisfaction et j’y vois tout un tas de possibilités. C’est ça qui me donne la niaque et j’adore ce que je fais.

 

LECB : Qu’est-ce qui vous plait dans cette activité ?

CK : L’avantage d’un tel magasin c’est qu’on y trouve de la nourriture africaine. J’essaie de mettre les aliments de tous ces pays à la portée de chacun. La proximité avec les clients est une chose qui compte beaucoup pour moi. Je n’ai pas la pression d’un boss. No stress comme disent les canadiens, je suis libre et je n’ai aucun souci avec mes fournisseurs canadiens ou africains.

LECB : Mpolo Store INC, dites-nous en plus…

CK : Mpolo Store INC jouit d’une certaine notoriété et c’est une chance. Notre clientèle nous vient de partout et de toutes les nationalités: italiens, suisses, anglais, canadiens, De nombreux africains viennent se réapprovisionner chez moi, des mexicains et des brésiliens aussi. Il y a donc des produits qu’ils ne trouvent que chez moi. On ne se rend que très peu compte que beaucoup d’aliments africains sont consommés par les latino-américains et les asiatiques. Les philippins et les vietnamiens par exemple ont plusieurs produits en commun avec nous.

LECB : Vous avez le soutien de vos compatriotes congolais qui ont choisi le Canada comme terre d’accueil ?

CK : (Rires). Non pas du tout. La solidarité est une force chez les autres (chinois, pakistanais, juifs, arabes, antillais…). Chez moi ici, je compte les clients de mon pays d’origine. Ils préfèrent aller ailleurs que de venir chez moi. Nombreux sont rongés par la jalousie. On vous critique plus qu’on ne vous encourage. On souhaite même que vous jetez la clé sous le paillasson. C’est déplorable, mais il faut être courageuse et compter plus sur Dieu que sur les hommes. En Europe, au Canada, aux USA, en Asie même au pays, les congolais ne sont plus unis, c’est la logique du chacun pour soi.

LECB : Votre message à la femme congolaise  du Canada pour boucler cet entretien.

CK : La vie n’est pas facile au Canada. Il faut travailler. Mais je constate que la femme congolaise du Canada compte plus sur sa beauté et sur les privilèges et certains avantages que nous offrent le Canada. Beaucoup d’unité et de solidarité entre nous.

Propos recueillis par Jean-Jacques Jarele SIKA