Congo – Aviation civile : Quelle équipe managériale pour la reprise d’Ecair ?

Ayant cessé ses activités à la suite d’une banqueroute que ses fidèles passagers n’avaient pas vue venir, encore moins les autorités du ministère des Transports et de l’aviation civile, la compagnie Ecair s’apprête à reprendre ses activités, après avoir une fois de plus saigné l’État, pour remettre en état d’opérationnalité, ce qui reste de sa flotte. De nombreux congolais s’interrogent si ceux qui ont coulé la compagnie par leur incompétence, seront à nouveau reconduits pour la manager.

Depuis le lundi 29 avril 2024, la compagnie Ecair a obtenu son certificat de navigabilité et les autres documents associés pour relancer son exploitation commerciale.

Le Boeing 737-700, immatriculé TN-AJI, est officiellement apte d’opérer. Il est le tout premier d’une série d’au moins 3 aéronefs qui vont dans un premier temps assurer la desserte des lignes desservies par Ecair, le nombre a été revu à la baisse, modicité de la flotte exige.

Si les congolais saluent le retour de « Mwana mboka », cette fierté congolaise en matière de transport aérien, ils restent circonspects quant aux hommes et femmes qui seront chargés de manager la compagnie.

L’équipe sortante ne se sera illustrée que par son incompétence notoire, rendant à néant mois après mois, les efforts de l’État congolais à soutenir l’activité de la compagnie. Pas de business-plan à même de garantir sa solvabilité et conforter les banques à soutenir la compagnie. Incapable même de fournir un bilan d’activité conséquent. Personne n'a jamais su, combien Ecair générait au budget de l'État.

Le résultat en a été la banqueroute. Les responsables de la situation ainsi créée n’ont à ce jour pas rendu des comptes de leur crime économique, comme si personne ne voulait toucher à ce dossier « pestiféré ».

Au moment où va être remis en exploitation ce symbole congolais de l’aviation civile, l’Assemblée nationale, représentation du peuple se trouve interpellée pour rappeler au gouvernement que l’on ne saignera pas indéfiniment les finances publiques pour renflouer celles d’une compagnie qui est appelée à faire des bénéfices. De même, il faudra à la direction d’Ecair, d’avoir des hommes et des femmes qui agiront en véritables capitaines d’industrie, avec une obligation de résultats, GAR (gestion axée sur le résultat) oblige.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville