Congo – Téléphonie : Des antennes GSM jusque sur les toits des maisons d’habitation

Les champs électromagnétiques produits par les antennes de téléphonie mobile sont classés par l’OMS et le Centre international de Recherche sur le Cancer dans la catégorie des cancérogènes possibles pour l’homme. Or au Congo, les antennes relais, principales sources d’émissions électromagnétiques, sont souvent placées dans des zones densément peuplées, voir sur des toits des maisons d’habitation ou des cour de récréation des écoles. Face au potentiel danger de santé publique, le moment est peut-être venu pour le législateur, de réglementer ce secteur, par principe de précaution.

Rue Mayama, non loin du salon « Pauline coiffure » dans l’arrondissement 4 Moungali à Brazzaville, une maison R+1 sort de l’ordinaire. Sur son toit est érigée une antenne GSM.

Outre que cette maison est implantée dans un quartier résidentiel, la hauteur de l’antenne interroge sur la densité du rayonnement en onde électromagnétiques dont sont inondés les voisins et surtout las habitants du logement.

Si le cas de cette maison semble des plus criards, il n’est pas exclu de voir que des cours de récréations de certaines écoles ont dans un coin, un espace grillagé, loué par une société de téléphonie, qui y a implanté une antenne, dont le fonctionnement est assuré par un groupe électrogène qui tourne presque 24 heures sur 24.

Pour les riverains, personne ne se préoccupe ni de la hauteur des pylônes, ni des potentiels rayonnements, encore que par méconnaissances, personne n’ose établir de relation de cause à effet sur l’inconfort ressenti, notamment dans le bourdonnement d’oreilles ou les effets larsen constatés, encore moins des maux de tête le cas échéant.

Même le médecin vu en consultation, n’ose établir la relation environnementale du patient, faute d’y penser simplement, car tout semble naturel. Pourtant…

Les téléphones portables sont des transmetteurs de radiofréquences de faible énergie, opérant à des fréquences situées entre 450 et 2700 MHz, l’émission maximale se situant entre 0,1 et 2 watts. L’appareil ne transmet de l’énergie que lorsqu’il est allumé. Cependant, les ondes électromagnétiques sont permanentes, pour pouvoir recevoir et émettre, depuis son téléphone.

Même si l'expertise nationale ne conclut pas à l'existence de risques sanitaires liés à une exposition aux champs électromagnétiques émis par les antennes-relais de téléphonie mobile, des études fiables démontrent qu’ils seraient dangereux pour la santé.

Dans de nombreuses communes et villes occidentales, en dehors du fait que l’implantation des antennes de téléphonie est très réglementée, l’édification de nouvelles antennes requiert l’approbation du conseil municipal et de nombreuses communes s’y opposent ou soumettent les sociétés de téléphonie à un cahier de charge drastique qui garantit le principe de précaution sur les effets desdites antennes, quand bien même installées en zones inhabitées.

Alors que l’on est sans réelle certitude de l’effet inoffensif du rayonnement électromagnétique sur les enfants, certaines écoles pourtant publiques des villes congolaises ont dans un coin de leur cour un espace mis en location pour une antenne de téléphonie.

Même des particuliers ont mis en location un coin de leur parcelle où se dresse une antenne.

Mal de tête, fatigue, épuisement du système nerveux, douleurs musculaires et même cancer, sont quelques-uns des effets supposés des ondes électromagnétiques sur le corps humain.

Par principe de précaution, le gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat se devraient de se saisir de la question avant que les effets supposés ou avérés ne se manifestent auprès des populations.

Toutes les sociétés de téléphonie mobile exerçant au Congo sont étrangères. Le paradoxe est que dans leurs pays d’origine, jamais, elles se permettraient les légèretés affichées au Congo, dans l’érection des antennes relais.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville