Parler d’électricité dans l'air à Mbinda dans le département du Niari (sud) pourrait bientôt ne plus être un signe de tension ambiante mais une habitude du quotidien aussi banale que l’eau qui coule du robinet comme à l’époque de la COMILOG. Les responsables de la société Nzoko Énergy Congo étaient récemment dans la ville, pour échanger avec les autorités locales sur le projet de l'électrification de la ville frontalière via le barrage de Poubara situé dans la province du Haut-Ogooué au sud du Gabon.
La délégation de la société Nzoko Energy Congo conduite par M Dedhy Makanga, responsable commercial et communication team coordinator et les autorités locales ont visité, au pas de course, l'ancien circuit électrique dans la ville de Mbinda, la ligne haute tension de la frontière Lekoko-Mbinda, vielle de 32 ans.
A l’issue de cette visite guidée, les responsables de la société Nzoko Energy Congo ont demandé à la Mairie de Mbinda de prévenir les riverains habitants sous la haute tension de ce que seuls seront indemnisés, les détenteurs des documents fonciers car l'on devrait laisser la haute tension libre de part et d'autre de 40 mètres.
Une équipe composée des agents de Nzoko Énergy Congo, de la Mairie de Mbinda, des sages et notables ainsi que les représentants de la jeunesse, a été mise en mission pour exécuter le protocole d’accord d’une durée de 50 ans renouvelable et signé par les deux parties.
1991 fut la dernière année glorieuse pour cet ancien petit paradis qui faisait rêver tout le Congo et le Gabon voisin. 1991, une date sombre pour un petit paradis perdu à la recherche d’un nouvel avenir. C’était la fin des activités du téléphérique.
Il y a donc 30 ans. COMILOG qui a « inventé » la ville où le minerai était chargé dans des wagons à destination du port de Pointe- Noire, a cessé brutalement l’aventure du manganèse via Moanda au Gabon et tout continue de s’écrouler dangereusement sous le regard impuissant des populations locales et des pouvoirs publics.
La ville de Mbinda a perdu presque de toutes les commodités d’usages en un clin d’œil. Plus d’eau potable et d’électricité. Le désarroi des visiteurs ne se cache pas longtemps une fois le soleil couché. Dès la tombée de la nuit, la localité est plongée dans une obscurité totale. Les habitants résignés se retirent petit à petit chez eux en attendant le levé du jour. Les populations se désaltèrent désormais avec les eaux des puits ou de source. Les risques des maladies microbiennes sont grands.
En juin 2016, la Table ronde des bailleurs de fonds du secteur de l’énergie de l’Afrique centrale tenue au siège du Groupe des ACP à Bruxelles, sous la présidence du ministre gabonais de l’Energie et des ressources hydrauliques, Guy Bertrand Mapangou, a vu la présentation de seize projets prioritaires par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) et de son organisme spécialisé le Peac (Pool énergétique de l’Afrique centrale).
Parmi ces projets prioritaires, il y a le projet d’interconnexion Inga-Cabinda-Pointe Noire, celui d’interconnexion des réseaux électrique du Cameroun et du Tchad, l’aménagement de la centrale hydroélectrique de Dimoli et les lignes associées (200 MW), le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun, du Gabon et de la Guinée Equatoriale, l’électrification de Mbinda et Mayoko (Congo) à partir de Lekoko (Gabon), l’électrification de Divenié (Congo) à partir de Malinga (Gabon), l’électrification de Bambama (Congo) à partir de Boumango (Gabon) ou encore l’électrification de Bongor (Tchad) à partir de Yagoua (Cameroun).
Le coût de réalisation des ouvrages de Lekoko à Mayoko en passant par Mbinda, 4,685 millions d’euros.
Les études ont pris fin en 2011 et la CEEAC attend des bailleurs de fonds le financement pour a réalisation physique du projet. La BDEAC a pris l’engagement de financer entre autres ce projet transfrontalier.
Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville