Les examens d’État constituent souvent un moment où l’on constate une recrudescence de la fraude et de la corruption. Pour apporter un brin de solution à ce fléau, la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALC), a mis en place une opération sous le thème : « Zéro faute pour zéro fraude aux examens d’État : Bannissons la corruption au Congo », avec un numéro de téléphone dit vert : 10 23 (appel gratuit), pour toutes éventualités y relatives. Emmanuel Ollita Ondongo, président de la HALC, a fait le point de cette opération et les résultats attendus dans cette interview accordée à votre journal.
LES ECHOS DU CONGO BRAZZAVILLE : Vous sortez de la ronde avec les ministres des enseignements, à l’occasion du déroulement du baccalauréat général, session du 20 juin 2023, quelle est justement l’implication de la Halc, dans cette activité ?
EMMANUEL OLLITA ONDONGO : Ce qui est vrai, et je dois vous le dire, la Halc est régi par des textes, et ce que nous faisons est sur la ligne droite de l’application de nos textes. Parce que les textes nous le recommandent. Mais, nous n’avons pas commencé au déroulement de cet examen d’État. Nous avons commencé en amont.
Dans le cadre de la sensibilisation, nous sommes passés dans les établissements scolaires, tant de l’enseignement technique, que général. Aujourd’hui, c’est le résultat de ce travail, étant donné, nous nous retrouvons au milieu de ce combat qui constitue notre mission, pour pouvoir avoir le produit crédible au niveau des examens, parce que, la situation de la fraude lors des examens d’État commençait à nous inquiéter, cela devenait trop criard au risque de mettre en cause nos diplômes et le niveau intellectuel de nos jeunes apprenants, donc de nos enfants. Surtout la crédibilité de la Nation.
Sur ce, nous remercierons infiniment Monsieur le ministre, qui a vite compris et qui a pensé que nous ne devrons pas être mis en marge du processus. Il nous a impliqués dans cette mission. Nous avions de ce fait déployé sur toute l’étendue du territoire des banderoles pour bien faire passer notre message pour lutter contre la fraude scolaire.
LECB : Etes-vous satisfait de l’atmosphère qui prévaut dans les salles de classe ?
E.O.O. : Oui, nous pouvons dire que vue l’attitude des candidats, vue leur sérénité et leur volonté d’affronter ce laissez-passer qui mène aux études supérieures, universitaires, l’espoir est permis !
Nous avons palpé l’atmosphère dans les salles de classe des différents centres que nous avons visités. La quiétude était la même au niveau des surveillants et même au niveau de la sécurité civile, qui assiste les candidats en cas de malaise ou désagrément.
Je dirai que nous sommes tous dans une même embarcation, pour combattre ce fléau qu’est la fraude, la corruption, qui gangrène notre système éducatif, pas seulement ! L’administration et tous les autres secteurs de l’État et de la société dans laquelle nous vivons actuellement. Soit-dit en passant, la fraude et la corruption ne concernent pas seulement notre pays, ça devient planétaire ou mondial. Mais, il suffit de mettre des garde-fous, pour, ne serait-ce que, atténuer le phénomène.
Je dois vous rappeler que, La Haute autorité de lutte contre la corruption a pour mission la prévention et la lutte contre la corruption, la fraude et les infractions assimilées. C’est la loi n°3-2019 du 7 février 2019, qui crée de cette institution de la société civile congolaise. Elle prend toutes les initiatives nécessaires à l’accomplissement de ses missions. Elle peut se saisir ou être saisie par les plus hautes autorités.
LECB : Avez-vous un vœu à formuler à l’endroit des candidats et/ou des surveillants puis des agents de sécurité ?
E.O.O : Je souhaiterai que l’examen se déroule dans les meilleures conditions dans toute la République. Que les candidats ne se fient pas aux méthodes malicieuses de tricherie : « ’’Bébé lili’’ ; Bombes ; ‘’mercenaires’’ et autres. ». Qu’ils sachent que, ce n’est pas pour eux-mêmes qu’ils passent les examens, c’est pour la Nation, le pays, qu’ils vont devoir servir lorsqu’ils réussiront leurs études, leurs bonnes études méritées convenablement.
Il est arrivé des moments où certains de nos étudiants ont été refoulés pour manque de niveau académique et du caractère douteux de la validité de leurs diplômes. Donc, les élèves doivent comprendre que c’est utile que le pays puisse retrouver son niveau d’antan.
Souvenez-vous que notre pays fut parmi les premiers sur le plan éducatif, notre Université de Brazzaville, actuelle Marien Ngouabi a eu à former notre élite et même de l’Afrique, puisque des étrangers ont fréquenté cette même Université.
Cette année, la HALC a proposé une thématique spécifique : « Bannissons la corruption et la fraude en milieu scolaire », pour accompagner nos jeunes élèves à mieux affronter l’examen sans crainte ni, angoisse en toute sérénité. D’ailleurs, nous avons un slogan pour galvaniser nos jeunes élèves et les surveillants : « Zéro faute pour zéro fraude aux examens d’Etat ».
LECB : Le mot de la fin ?
E.O.O : Vous aussi les médias et la presse, vous devrez percer l’abcès, vous devez faire un travail de fond, en procédant par la sensibilisation. À ce moment-là, tout citoyen lambda comprendra que le recourt à la fraude et à la corruption est une mauvaise chose.
Propos recueillis par Valda SAINT-VAL/Les Échos du Congo-Brazzaville