Congo – Bus Océan du nord : Un agrément au transport en commun synonyme de permis de tuer ?

Un accident de la route s'est produit lundi matin à Kintélé, faisant deux morts, selon les témoins sur place. La cause serait un dépassement mal négocié par le bus de la société ‘’Océan du nord’’. Désormais, l’évocation du nom de cette société de transport fait froid dans le dos, tant elle serait la première source de décès sur les routes congolaises, par nombre d’accidents.

Un amas de ferraille pour ce qui était la cabine du camion remorque.

Dire que le choc a été très violent, qui plus est, en pleine agglomération où la vitesse ne devrait pas excéder 50 kilomètres/heure, sauf indication exceptionnelle, notamment pour les voies de contournement.

Le chauffeur du camion-remorque serait mort sur le coup, ainsi qu’une passagère qui se trouvait à bord de son véhicule.

Pour éviter l’hécatombe, qu’aurait causée le choc frontal face au bus plein de passagers qui négociait un dépassement extrêmement dangereux, sans possibilité de se rabattre avant d’avoir terminé sa manœuvre osée, le conducteur du véhicule remorque, aurait tenté de se rabattre vers le caniveau, la seule issue pour éviter la collision, ou tout au moins en atténuer la violence.

Toute la cargaison de boisson s’est retrouvée au sol. Les badauds en ont profité pour se servir, devant les éléments impuissants de la Garde républicaine.

Rien n’indique si des victimes ne se sont pas retrouvées sous l’amoncellement des casiers de bière.

Face à cette faute qui lui impute la responsabilité de cet accident, le chauffeur du bus ‘’Océan du nord’’ a pris la fuite après le drame. Tous les passagers sont heureusement indemnes.

Ce nième accident montre une fois de plus que de nombreux chauffeurs congolais déplacent plutôt les véhiculent, qu’ils ne conduisent.

Le non respect des règles élémentaires de conduite est manifeste, avec les conséquences qu’il engendre.

Pour la société ‘’Océan du nord’’ dont la mise en danger de la vie d’autrui au moyen des accidents de la route bas tous les records, il y a lieu de se demander, s’il ne faut pas qu’elle cesse les activités de façon conservatoire pour envoyer tous les chauffeurs en formation, car il est aujourd’hui établi que leur aptitude à la conduite est plus que douteuse et ils sont de véritables criminels en divagation.

Pour preuve, le chauffeur a préféré prendre la fuite, plutôt que d’appliquer les protocoles en cas d’accident, même s’il est établi qu’il était en faute.

Disposer de la vie de dizaines de passagers, sachant que l’on en a pas les capacités, n’est ni plus ni moins qu’une préméditation de meurtre, une mise en danger manifeste de la vie d'autrui. Celui qui donne le volant n'est pas moins meurtrier que celui qui prend la route.

Le ministère des Transports est une fois de plus interpellé afin de trouver des solutions drastiques à cette dérive meurtrière d’une société que les congolais ont à juste titre baptisée ‘’Océan de la mort’’. Cette accidentologie devrait interpeller.

À combien de morts les autorités situent-elles le seuil, avant de prendre des décisions pour cette société toxique?

L'incompétence manifeste est une raison pour laquelle une structure qui devient dangéreuse dans ses prestations pour les grand public, peut se voir retirer son agrément. C'est comme fermer une usine dont les produits empoisonnent les consommateurs. Cest une mesure d'utilité publique. Un principe de précaution.

''Océan du nord'', comme l’océan aux dimensions presque illimitées, cela montre l’immensité de cadavres qu’il faudra atteindre sans doute, avant que les autorités ne prennent des mesures radicales, pour une société dont la devise est : sécurité, confort, fiabilité. Des mots qui depuis sonnent creux.

D’ici là, il n’est pas exclu qu’un autre accident impliquant un bus ‘’Océan du nord’’ ait lieu, même si les responsables de la compagnie justifient la fréquence des accidents, par le nombre de bus qu’ils mettent en circulation.

Une hérésie, pour des gens qui se sont donnés pour mission, de transporter des passagers et qui oublient que cela devrait se faire en toute sécurité.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville