Le Groupe de travail des Nations-Unies sur la détention arbitraire, siégeant auprès du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme a rendu un avis officiel concernant les conditions dans lesquelles Monsieur Okemba a été arrêté, interrogé et détenu.
Composée d’experts et de magistrats indépendants, cette autorité chargée de veiller au respect des droits fondamentaux avait été saisie par Me Élise LE GALL en janvier 2022.
Au terme d’une analyse approfondie et d’une procédure contradictoire, l'avis établit clairement le caractère arbitraire de la détention de Monsieur Okemba au sens des catégories I, II et III par l’État du Congo.
En outre, dans ses conclusions finales, le Groupe de Travail des Nations-Unies sur la Détention Arbitraire exhorte le Gouvernement du Congo à veiller à ce que les conditions de détention dans tous les lieux de privation de liberté au Congo soient conformes aux normes internationales.
En conclusion, après avoir établi le caractère arbitraire de la détention de Monsieur Okemba, les experts de l’ONU demandent expressément au gouvernement du Congo :
• De prendre des mesures sans tarder pour remédier à la situation de Monsieur Okemba et la rendre compatible avec les normes internationales. En ce sens, ils estiment que, compte tenu des circonstances de l'espèce, la mesure appropriée consisterait en sa libération immédiate et à l’obtention de réparation, notamment sous forme d'indemnisation, conformément au droit international,
• De veiller à ce qu'une enquête approfondie et indépendante soit menée sur les circonstances de la privation de liberté de Monsieur Okemba, et de prendre les mesures qui s'imposent contre les responsables de la violation des droits de ce dernier.
Au regard de ces conclusions, Me Élise Le Gall a déclaré que : « Cette décision courageuse représente une étape importante pour la défense des droits et de la dignité humaine de Monsieur Okemba. Nous sommes convaincus que cet avis qui établit irréfutablement ce que nous avions dénoncé dès son arrestation contribuera à garantir que les droits de Monsieur Okemba soient respectés et que sa libération intervienne dans les plus brefs délais ».
En juillet 2020, la justice congolaise a condamné l’ancien maire de Brazzaville, Christian Roger Okemba, 60 ans, à cinq ans de réclusion criminelle pour "détournements de deniers publics".
"Son épouse, Anastasie Eléonore Okemba, est condamnée à trois ans d’emprisonnement avec sursis". Tous deux doivent en outre payer à la mairie de Brazzaville une amende de 200 millions de FCFA (plus de 304.000 euros).
Six autres coaccusés de complicité, dont Nicolas Okandzi, ancien directeur général du budget, ont été acquittés.
M. Okemba avait été accusé en février 2020 par les élus municipaux d’avoir viré sur un compte privé une somme de 1,2 milliard de FCFA (plus de 1,9 million d'euros) destinée à la municipalité.
M. Okemba est arrivé à la tête de la mairie de Brazzaville en 2017.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville