Les réseaux sociaux, un réel danger dans les familles congolaises !

Facebook, Twitter, Instagram, Google+, autant de noms devenus courants sur internet aujourd’hui. Quelques centaines de millions d’utilisateurs, peu importe leur âge ou leur culture passent des heures et des heures à interagir sur les réseaux sociaux les plus populaires. Avec l’importance qu’ont de tels sites aujourd’hui, une problématique se pose : Quel en est l’impact des médias sociaux sur les relations familiales ? Au Congo-Brazzaville, les familles vivent l’introduction des réseaux sociaux en leur sein avec une certaine notion de fatalisme, avec une forme d’obligation de faire avec, de s’y adapter. Ils sont extrêmement présents dans les familles congolaises dont ils impactent très significativement la dynamique interne.

Les réseaux sociaux, constamment sollicités le plus souvent par l’un et l’autre du couple parental, peuvent avoir de bons et de mauvais effets sur le couple mais, en réalité, ils constituent le plus souvent un réel danger pour la dynamique conjugale.

Le côté positif est qu’ils peuvent enrichir les échanges au niveau du couple, en élargissant les thématiques d’échange, et permettre de discuter de manière plus enrichissante pour l’un et pour l’autre. Les nouvelles technologies permettent et favorisent un lien entre les personnes avec une communication ludique, plus rapide et plus facile. Elles permettent également de mieux s’organiser, de mieux travailler ensemble. Elles permettent enfin un accès plus facile à l’information et la formation.

Toutefois, mal utilisées, les réseaux sociaux peuvent représenter un réel danger dans les familles, dont le risque majeur de l’addiction chez les adolescents ou encore, toujours chez ces derniers, est le côté illusoire du sentiment d’être en lien et d’avoir des amis», la difficulté à élaborer l’ennui ou encore l’aspect chronophage et aliénant des TIC.

L’inconvénient est que les réseaux sociaux au Congo-Brazzaville distancient les couples, chacun se retrouvant devant son écran et ne partageant plus rien avec l’autre conjoint, avec comme image caricaturale celle de la scène du restaurant où un homme et une femme partagent un dîner ensemble, sans se parler, chacun les yeux rivés sur son téléphone.

Les réseaux sociaux font intrusion dans la vie du couple n’autorisant pas ses membres d’être complètement dans la relation, par l’attention qu’ils accaparent, ce qui peut être source de beaucoup de frustrations chez ceux-ci, mettant en réel péril la pérennité de la relation.

La pérennité du couple est mise à rude épreuve également par le temps que les conjoints passent sur les réseaux sociaux qui sont un vrai frein à la communication.

Les parents sont très souvent ambivalents par rapport au recours aux TIC. Ils critiquent toujours leurs enfants d’être tout le temps devant l’écran de leur téléphone usant et abusant des réseaux sociaux, mais ils sont également les premiers à offrir le dernier smartphone à leur enfant et ce, dès leur plus jeune âge.

Les réseaux sociaux ont cette particularité pour les parents de ne plus leur donner la possibilité de connaître les amis de leurs enfants parce qu’ils n’ont pas accès à leur carnet d’adresses sur ces réseaux.

Les nouvelles technologies ont un effet négatif sur la structure familiale. Les réseaux sociaux ont remplacé les relations intimes qui avaient lieu au sein des familles congolaises dans les campagnes comme dans les villes. Ces nouvelles technologies entravent les capacités de nos enfants à développer des qualités sociales et à nourrir leurs relations interpersonnelles.

Les activités familiales sont remplacées par des heures de surf sur internet et, par conséquent, les familles ne profitent plus autant de ce lien spécial qui les uni comme c’était le cas dans le passé.

Bien que les médias sociaux puissent aider à lier les individus, cela ne vaut pas la qualité d’une conversation entre deux personnes dans la “vie réelle”. Ce que les parents ne comprennent pas toujours, c’est que la manière d’interagir proposée par ce type de site est particulièrement attirante pour les adolescents. C’est un exemple typique du conflit générationnel dont il est question: les enfants sont heureux de pouvoir communiquer de la manière dont ils l’entendent, alors que les parents se demandent pourquoi leurs enfants sont réfractaires aux discussions en personne. Les jeunes sont sur les réseaux sociaux juste parce que leurs amis y sont, c’est un effet de mode.

Ce qui est ironique dans tout cela, c’est que les parents sont généralement aussi coupables de ce refus de la réalité que leur progéniture. Rendez-vous à un match de football d’enfants et vous trouverez certainement la moitié des parents les yeux rivés sur leurs Smartphones. Ils sont tout autant dépendants au déluge d’informations qui leur est proposé via ces dispositifs. Ils jugent cependant que leurs enfants doivent se tenir à une conduite plus correcte.

Enfin, il ne faut pas oublier le risque important pour les adolescents de voir les informations partagées (photos, commentaires, etc.) sur les réseaux sociaux utilisées à d’autres fins et être à l’origine de conséquences parfois désastreuses sur toute la famille.

La capacité des adultes à faire la part des choses existe bel et bien. Les parents et les enfants feraient bien de s’écouter, d’échanger et de mieux se comprendre sur cette problématique, d’autant plus que l’abus de médias sociaux peut facilement irriter chacun des deux camps.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville