Congo - Police: Amedé Loemba leader de la marche de protestation contre les mauvaises prestations de la société d'électricité, brièvement interpellé puis relâché

En dépit de l'interdiction de manifester qui était signifiée par la Préfecture de Brazzaville aux organisateurs de la marche dite populaire, contre le Président Directeur Général de la société Énergie Électrique du Congo, ceux-ci ont tout de même tenté de manifester, vendredi à Brazzaville. La police a procédé à l'interpellation des principaux responsables qui depuis, ont été relâchés.

L'appel largement relayé sur les réseaux sociaux n'était finalement pas un canular.

En appelant à la marche populaire contre Énergie Électrique du Congo et notamment son directeur pour protester contre "trop de délestage, trop de coupures imprévisibles et trop de pertes matérielles", le collectif des abonnés d'E2C, conduit par Amédé De l'Eau Loemba, exprimait en fait bien haut nombre de reproches que la plupart de congolais font vis à vis de la société nationale d'éléctricité. Des prestations exécrables, bien loin des attentes des abonnés.

Si le motif paraîssait logique, la démarche versait tout de même dans le trouble à l'ordre public.

Aussi, la demande de manifester régulièrement introduite à la préfecture de Brazzaville n'avait-elle pas connu d'avis favorable et la manifestation interdite de fait.

En dépit de l'interdiction notifiée aux organisateurs, par le préfet de Brazzaville en raison "des motifs impérieux d'ordre public", ceux-ci ont tout de même tenus à braver les prescrits préfectoraux.

Ils ont été interpellés momentanément en ce vendredi 8 avril 2022 après avoir tenté d'organiser cette marche contre Énergie Électrique du Congo (ex SNE). Motif invoqué par la police: marche illégale parce que non autorisée.

Le temps de leur signifier l'infraction, Amédé Loemba ainsi que quelques membres dudit collectif des abonnés d'E2C, brièvement gardés au commissariat de Moukondo, ont été remis en liberté.

La marche n'a par ailleurs pas connu une grande mobilisation tant de nombreux badauds qui savaient la marche interdite, redoutaient l'intervention de la police dont les véhicules bien visibles étaient prépositionnés au lieu du départ de celle-ci.

Les organisateurs ont affichés leur satisfaction, celle d'avoir au moins osé évoquer les mauvaises prestations de la société d'électricité.

Comme pour donner raison aux collectifs, de nombreux quartiers de Brazzaville étaient privés de fourniture d'électricité à la nuit tombée, en ce vendredi. Ce qui a fait dire à de nombreux brazzavillois plongés dans le noir, que "la marche de protestation valait quand même la peine".

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville