Mort brutale de Guy-Noël Sam’Ovhey-Panquima, la presse congolaise en deuil

Guy-Noël Sam’Ovhey-Panquima, docteur en sciences de l’information et de la communication, enseignant à l’université Marien Ngouabi au département des sciences et techniques de la communication (STC) et journaliste de formation, est décédé lundi à Brazzaville, des suites d’une crise d’hypertension.

Guy-Noël Sam est mort! La nouvelle née comme une brève est vite devenue une dépêche, faisant état d'un décès suite à une crise d'hypertension, lundi à Brazzaville, créant émoi et consternation dans le monde journalistique congolais. 

D'une plume alerte et d'un style chatoyant qui épousait l'air du temps comme pour écrire l'histoire au présent, Guy-Noël Sam a toujours prôné la rigueur, tant dans la conception que dans le rendu d'un papier.

"Écrivez de façon à faire que votre papier soit le chef-d'oeuvre de votre vie et rendez-le de sorte qu'il marque pour bien longtemps, la mémoire de ceux qui l'auront écouté", rappelait-il à ses étudiants.

Au département des Sciences et Techniques de la Communication de l'Université Marien Ngouabi, Guy-Noël Sam s'est imposé comme un formateur hors pair. Beaucoup de ses étudiants devenus ensuite ses collaborateurs, dans les différentes rédactions où il a exercé, ont toujours mis un point d'honneur à travailler avec lui.

Journaliste de formation, Guy-Noël Sam qui se prédestinait aux mathématiques, a également fait des études de Géographie et s'est spécialisé en géographie urbaine.

C'est en 1964 que Guy-Noël Sam commence sa pratique dans un métier qui en ces temps, compte très peu de nationaux. François Itoua, alors rédacteur en chef de Radio-Congo, est fasciné par la voix et l'éloquence de ce jeune lycéen en Terminale Mathématiques élémentaires (Terminale C actuelle). Il le prend sous sa protection personnelle et l’initie aux techniques du journalisme radiophonique avec quatre règles d’or : la discipline, la rigueur, la précision et le professionnalisme. Tout y est dit, y compris l’observation des textes juridiques et la déontologie professionnelle.

Guy-Noël Sam commence comme animateur de programme. Son coup d'éssai sera un coup de maître. Sa légendaire émission "Le courrier du pèlerin" va traverser les âges, jusqu'à son arrêt, dans la moitié des années 80. Dans cette chronique de près de cinq minutes, Guy-Noël Sam châtie les moeurs, en portant un regard critique sur les Hommes, les Choses et les Idées, à travers les aventures de son "ami Michel".

En juin 1964, sur autorisation de Jean Malonga directeur de Radio-Congo, François Itoua l’introduit au journal parlé à l’issue de six mois de circuits fermés en studio et autres exercices d’écriture et d’improvisation sous sa direction. Au service des actualités, il est accueilli par des anciens tels Marie-Josée Mathey, André Bernard, Auguste Mpassi Moûba, parmi tant d'autres.

Guy-Noël Sam va plus tard embrasser la télévision et la presse écrite car en janvier 1965, François Itoua le recommande à Levy Charles Ngoma Mby, directeur de la jeune Télévision Congolaise. D’abord pour démarrer le bulletin météo nouvellement créé, puis progressivement pour accéder au journal télévisé et enfin au reportage sportif où il va éclater de mille feux. Il effectue ensuite des stages et des études supérieures de formation professionnelles à l’étranger.

En 1978 Guy-Noël Sam commence à enseigner à l’université Marien-Ngouabi, au département des Sciences et Techniques de la Communication, comme enseignant vacataire avant d’être recruté en 1983. Il avait fait valoir mes droits à la retraite en 2009, mais continuait à enseigner à l’université Marien-Ngouabi et dans d’autres universités.

En 2009, à l’occasion des Oscars de la presse congolaise dédiés à ses 45 ans de carrière journalistique Guy-Noël Sam avait reçu un oscar d'honneur.

Deux fois membre du Conseil Supérieur de la Liberté de Communication, Guy-Noël Sam fut aussi directeur général de la Voix de la Révolution Congolaise.

Né en 1943, Guy-Noël Sam s'en est allé à 78 ans.

Adieu doc!

Adieu cher confrère!

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville