Finalement ils n’ont pas pointé, comme le disait la rue, sans revenu aucun, à la Société congolaise de chômeurs, SOCOCHOM. Les 350 médecins congolais formés à Cuba ont été déployés dans les hôpitaux généraux du pays.
Le retour sur investissement pour la contribution de l’État congolais dans la formation de ces médecins, c’est leur utilisation pour apporter des soins de qualité auprès des populations qui elles-mêmes sont des forces vives, créatrices de richesse, dans leurs différents secteurs d’activités.
Grace à une politique engagé depuis peu, le système sanitaire au Congo se développe avec la réhabilitation et la construction d’hôpitaux dans les départements du pays. Cependant, si les infrastructures suivent la mutation de ce secteur en plein essor, le déficit en ressources humaines, notamment en médecins spécialisés, reste un problème majeur.
Le Congo compte actuellement un peu plus de 230 médecins spécialisés. Un nombre insignifiant au regard du ratio établi par les standards et qui illustre la faible politique de recrutement et de formation du personnel de santé depuis plus d’une vingtaine d’années.
La situation est préoccupante, car si le CHU de Brazzaville prend la part du lion avec une centaine de médecins, les hôpitaux de Loandjili et A.-Cissé de Pointe-Noire et celui de Dolisie avec chacun de 15 à 25 spécialistes, on comprend aisément pourquoi les autres départements sont déficitaires en médecins.
À Ouesso, par exemple, un seul spécialiste exerce pour toute la ville. Même situation pour la ville de Gamboma, dans les Plateaux, réputée pourtant comme un carrefour important, où l’on note la présence d’un seul spécialiste.
La situation est grave, car en 2014 il est prévu 494 départs à la retraite du côté du personnel soignant. Dans le lot, une bonne partie de médecins spécialisés dont la majorité avoisine aujourd’hui les 60 ans.
Si les effectifs globaux du personnel de santé sont inférieurs à 15 000 pour le pays, et s’il faut noter chaque année entre 400 et 500 départs à la retraite, sans qu’il y ait en revanche de véritable politique de recrutement et de formation, la situation risque d’empirer.
Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo-Brazzaville