Congo - Circulation routière : De nombreux usagers méconnaissent les ‘’gestes qui sauvent’’

Protéger le lieu d’un accident, faire appel aux secours et porter assistance aux blessés aux moyens des gestes appropriés, de nombreux usagers qui sillonnent les routes congolaises sont loin d’en garantir les connaissances. Pourtant avec l’usage de plus en plus soutenu des transports par routes, il y a proportionnellement de nombreux accidents. Si la promptitude des secours permet de sauver des vies, les conditions de secours inappropriées aggravent parfois de façon irréversible certains traumatismes.

Empêcher l’aggravation de l’état de la victime et préserver son intégrité physique en attendant l’arrivée des secours, ces aptitudes basiques de secourisme sont reconnues sous l’élogieux vocable de « gestes qui sauvent ».

Il s’agit en effet, en cas d’accident quelconque par exemple, de maintenir en éveil un blessé grave en lui parlant, afin qu’il ne sombre pas dans le coma.

Pouvoir poser un garrot, comprimer immédiatement l’endroit qui saigne ou, à défaut, le faire à la place du blessé jusqu’à l’arrivée des secours.

Mettre un blessé en position latérale de sécurité, pour éviter l’aggravation des lésions traumatiques, ou au pire des cas, réaliser un massage cardiaque.

Autant de gestes qui sauvent, mais qui pour de nombreux congolais, notamment les usagers de la route, paraissent être réservés au personnel soignant. Encore que dans ce corps de métier, de nombreux infirmiers méconnaissent les postures élémentaires de manipulation et de transport de blessés. C'est à peine si on ne soulève pas le blessé comme un colis quelconque, lui arrachant au passage des cris de douleur.

Justement, la manipulation des accidentés sur les routes congolaises, laissent parfois à désirer, tant, cela se fait très souvent, au mépris des codes requis, amenuisant parfois les chances de survie, à défaut d’aggraver les traumatismes des blessés, suites aux manipulations inappropriées.

Connaître les premiers gestes de secours est à la portée de tous, pourvu que les pouvoirs publics fassent de cette nécessité vitale, une priorité civique.

Ce programme peut être initié à la fois par les ministères de l’Intérieur, de la Santé, de l’Enseignement, voire celui de la Jeunesse. Il s’agira dans un premier temps de le destiner aux chauffeurs et autres contrôleurs de véhicules de transports en commun, ainsi qu’aux élèves de troisième le cas échéant.

Les ateliers de mise à disposition de ces connaissances indispensables au plus grand nombre peuvent être animés par les sapeurs pompiers qui pour l’instant sont presque les seuls à maitriser ces techniques.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville