La dépigmentation à Brazzaville, un fléau qui peut mener au tragique

Un phénomène qui touche énormément de femmes et hommes au Congo-Brazzaville : la dépigmentation. De très nombreux congolais utilisent des crèmes ou des médicaments pour se blanchir la peau, une pratique non sans risque.

Sur les étals des marchés de Brazzaville, nombreux sont les laits éclaircissants. Des produits bon marché vendus par des marchands non qualifiés.

Il y a quelques mois, à Bacongo dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, Amandine a utilisé ses crèmes.

« J’ai vu mes copines utiliser le produit. J’ai mis le produit, mais je ne me regardais même pas tellement que la peau est gâtée. J’avais plein de boutons, ça c’est brûlé », raconte-t-elle.

Au-delà des cosmétiques et des médicaments dérivés, certains congolais vont encore plus loin. Ils utilisent du détergent, du défrisant sur la peau… C’est inimaginable ! Les risques sont énormes : l'acné, champignons ou des tâches…

C’est un véritable problème de santé publique aujourd’hui et rien n’est fait. Que ce soit des produits améliorés ou pas, le risque est le même. C’est plus que dangereux et c’est cancérigène.

Les gens importent leurs produits du Nigeria, de la Côte d’Ivoire, mais aussi venant de l’Occident.

Il est important que la législation s’y penche très rapidement pour prendre les dispositions qui s’imposent pour pouvoir éradiquer ce phénomène à Brazzaville et sur le territoire national.

En Côte d’Ivoire par exemple, les crèmes et autres lotions dites de dépigmentation, qui comportent notamment du «mercure et ses dérivés», des «corticoïdes», de la «vitamine A» ou encore de «l'hydroquinone au-delà du seuil de 2%», sont prohibées par un décret adopté fin avril 2016 en Conseil des ministres.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville